Un consortium français alliant TSE, producteur d’électricité solaire, et Lhyfe, spécialiste de l’hydrogène renouvelable, va reprendre le site désaffecté des Fonderies du Poitou à Châtellerault (Vienne), ont annoncé mercredi les deux sociétés, qui espèrent créer un parc industriel accueillant jusqu’à 300 emplois.
Les énergies renouvelables au cœur de la Fonderie du Poitou Alu
Un an après la fermeture définitive de la Fonderie du Poitou Alu, sous-traitant automobile qui employait 290 salariés, le tribunal de commerce de Paris a validé le rachat des actifs fonciers par le consortium. Cette reconversion, après dépollution, doit permettre aux repreneurs de développer leurs activités conjointement sur le site des Fonderies d’Ingrandes (43 ha, 40.000 m2 de bâtiments) tandis que TSE reprendra en propre le centre d’enfouissement technique d’Oyré (35 ha) pour y produire de l’énergie solaire à hauteur de 45 GWh.
« La puissance photovoltaïque que TSE planifie d’installer (…) pourrait alimenter en électricité le site des Fonderies d’Ingrandes, et permettre à Lhyfe de produire un hydrogène vert et renouvelable », peut-on lire dans un communiqué conjoint.
« L’électricité produite représentera l’équivalent de la consommation de la ville de Poitiers », soit 90.000 habitants environ, peut-on lire.
D’autres sociétés pourraient se joindre au projet, avec des marques d’intérêt de la part d’une entreprise de logistique industrielle ou d’entreprises productrices de e-carburant (e-méthanol et rDME). Ce parc industriel pourrait ainsi, « avec la contribution de toutes les entreprises concernées », permettre de créer « 250 à 300 emplois » pour un investissement de « plusieurs centaines de millions d’euros », fait valoir TSE-Lhyfe.
Transformation des Fonderies du Poitou : L’hydrogène vert de Lhyfe et le solaire de TSE comme second souffle
Le site des Fonderies du Poitou, longtemps sous-traitant de Renault, comptait 2.000 salariés dans les années 1990-2000 avant de devoir réduire progressivement son activité. La fermeture définitive du dernier site avait été prononcée à l’été 2022.
« C’est un projet emblématique de reconversion d’un site industriel majeur », s’est félicité Alain Rousset, président (PS) de la région Nouvelle-Aquitaine, saluant « un second souffle pour le bassin d’emploi » de Châtellerault.
Cotée en Bourse, la société Lhyfe (149 salariés) a commencé à exploiter en septembre 2021 un premier site de production d’hydrogène vert, alimenté par des sources d’énergie renouvelables, en Vendée, et plusieurs autres sites de production sont en construction en France, Allemagne et Suède. TSE, de son côté, compte 17 centrales solaires et a inauguré en 2021 la centrale photovoltaïque de Marville, la seconde plus grande centrale de France.