L’énergie solaire en Afrique se développe, et l’Agence nationale pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique du Burkina Faso (ANEREE) y participe en lançant un nouveau programme d’énergie solaire intitulé « Solar Cluster ». Le programme va permettre un partenariat entre les acteurs du secteur pour promouvoir la filaire du solaire et de l’efficacité énergétique dans le pays.
Le pays lance un programme de renforcement afin de créer un « écosystème » d’entreprise spécialisées dans le photovoltaïque. Ce programme de l’ANEREE est soutenu par le Fonds Vert pour le climat de l’ONU qui va aider l’organisme chargé des énergies renouvelables à accéder à des financements internationaux.
Les fonds seront en partie fournis par la Banque de développement de l’Afrique de l’Ouest sous la forme de prêts aux conditions favorables pour les entreprises du pays. Pour l’ANEREE, le programme adopte ainsi une approche mixte concernant son financement afin d’offrir un soutien financier à long terme pour les projets photovoltaïques.
Comme l’a déclaré le ministre de l’énergie, Bachir Ismaël Ouédraogo, ce programme de renforcement des capacités photovoltaïques du Burkina Faso va fournir des « opportunités de réseautage ». Mais l’initiative vise aussi à offrir des possibilités de formation.
L’énergie solaire en Afrique se développe, l’exemple du Burkina Faso
Rattraper le retard du pays en la matière
Le Burkina Faso est un pays qui dépend des combustibles fossiles. Mais, il souhaite d’ici 2025, un accès universel à l’électricité à partir d’un taux d’électrification actuel de 20%.
Actuellement, le taux d’accès à l’électricité du pays n’est que de 21%. Pourtant, le pays dispose d’un très grand potentiel solaire et de l’une des plus grandes centrales solaires photovoltaïques de la région, avec une capacité estimée à 56 GWh/h par an.
L’Agence internationale pour les énergies renouvelables estime que le pays n’avait installé que 62 MW de capacité de production solaire en 2018. Ce qui n’était pas assez pour atteindre l’objectif fixé. Cependant, le pays va bénéficier de plus de 1 000 milliards de francs CFA d’investissement dans ces projets photovoltaïques.
Un soutien aux petits entrepreneurs
En mars dernier, le Fonds des énergie renouvelables pour la résilience du Burkina Faso a offert aux entreprises fournissant des petits systèmes photovoltaïques une assistance technique et financière. Ce fonds géré par les Nations Unies et financé par le gouvernement luxembourgeois fournira entre 50 000 et 200 000 dollars aux entreprises ayant vu leur demande acceptée.
Le soutien financier des Nations Unies
Le Fonds Vert pour le climat (FVC) soutien la mise en œuvre du programme Solar Cluster au Burkina Faso. Ce soutien facilite la mobilisation des ressources financières au niveau international.
Les entreprises locales du secteur de l’énergie solaire en Afrique bénéficieront de cette aide. « L’institution financière permettra aux entreprises locales d’être éligibles à des prêts pour leurs projets dans le secteur des énergies renouvelables, avec des taux préférentiels de 4 à 5 % pour des durées de 15 ans », explique le ministre burkinabé de l’énergie.
Ces prêts vont aider les entreprises à réduire leurs risques et à impliquer les banques commerciales et publiques dans le développement des investissements dans des projets liés à l’énergie solaire en Afrique.
Pourquoi investir dans l’énergie solaire en Afrique ?
L’énergie solaire en Afrique est l’énergie la plus adaptée
Ce développement photovoltaïque au Burkina Faso n’est pas anodin lorsque l’on sait que ce pays bénéficie d’un ensoleillement privilégié. Aussi, sa simplicité de fonctionnement et sa rapidité de construction correspond aux besoins du continent en électricité.
L’énergie solaire en Afrique peut fonctionner en marge des réseaux de distribution et de transport. Cela peut ainsi permettre d’alimenter des populations isolées sans forcément attendre le développement de lignes à hautes tension.
Le photovoltaïque est durable
L’un des atouts majeurs de cette énergie repose dans son empreinte carbone très faible. On dit qu’il s’agit d’une énergie verte car elle ne rejette aucun produit polluant lors de sa production.
Aussi, elle dépend d’une ressource infinie, le soleil. Il s’agit donc d’une énergie durable dans le temps car sa ressource est inépuisable.
Toutefois, on peut d’interroger sur la capacité des panneaux solaire à se recycler, notamment quand on sait que leur durée de vie avoisine les 40 ans.
Un continent pas encore prêt
Si l’on se réfère à l’étude de l’Institut Montaigne sur le développement des énergies solaires en Afrique, même si le continent est parfaitement adapté à cette énergie, il ne serait pas encore prêt à l’accueillir.
L’étude révèle que le recours systématique aux appels d’offres pour trouve les projets solaires pose quelques soucis. La lourdeur des procédures ne serait pas en adéquation avec les projets. Et anticipant la baisse des prix des panneaux solaires, les offrants sous-enchériraient, ce qui aboutirait à des projets économiquement peu viables.
Elle propose alors de limiter le recours à ces appels d’offre en privilégiant des mécanismes adaptés au marché africain qu’elle considère comme « peu mature » et de « petite taille ».
Léa Houël