L’Énergie électrique est au cœur du projet climatique londonien. En effet, le gouvernement aimerait d’ici 2050 réduire à zéro ses émissions et ainsi amoindrir son impact environnemental. Pour l’aider à atteindre ses objectifs l’entreprise britannique National Grid Electricity System Operator aimerait optimiser et améliorer l’efficacité du réseau électrique de la Grande-Bretagne. Cela passe par deux innovations : la création d’infrastructures de transmission partagées pour relier les parcs éoliens offshore du Royaume-Uni au réseau et la création d’un nouveau service de fréquence rapide.
« Notre projet évalue l’approche la plus bénéfique pour les réseaux offshores, en examinant une série de solutions techniques et d’ingénierie différentes pour les connexions au réseau – toutes visant à garantir la rentabilité pour les consommateurs, à faciliter la contribution de l’éolien offshore à l’objectif « Net Zero » et à réduire l’impact environnemental et social des connexions à terre. »
L’énergie électrique éolien offshore relié au réseau britannique
NGESO a publié un rapport pour encourager l’Etat à créer des infrastructures de transmission partagées pour relier les parcs éoliens offshore du Royaume-Uni au réseau. Une opportunité économique importante selon Fintan Slye, directeur du National Grid ESO. En effet, grâce la construction de ces sites, le pays pourrait économiser 6 milliards de livres sterling en coûts de connexion d’ici 2050. Cela représente une économie de 18 %.
« L’analyse initiale montre déjà la possibilité de réaliser des économies importantes et de réduire les besoins en infrastructures physiques, mais il est essentiel que nous entendions les commentaires de diverses parties prenantes dans le cadre de cette consultation, notamment les communautés côtières, les promoteurs et les propriétaires de réseaux de transport. »
L’éolien offshore au centre du projet.
Pour l’entreprise, l’énergie éolienne est d’ailleurs la clé de la réalisation des objectifs climatiques britanniques. Londres aimerait d’ailleurs atteindre un objectif de 40GW de production en mer d’ici 2030 selon Danielle Lane, directrice de Vattenfall UK. De plus 83GW d’éoliennes connectées au réseau seront nécessaires d’ici 2050 pour que le pays puisse atteindre son ambition zéro.
« L’éolien offshore constituera l’épine dorsale de la production d’électricité au Royaume-Uni, car nous réduisons nos émissions de gaz à effet de serre. National Grid a raison de se concentrer sur la manière dont le réseau électrique du pays peut faire face à l’énorme quantité de capacité offshore dont nous avons besoin, et se connecter efficacement à de multiples sites de production. Le réseau doit être en mesure de faire face à une époque où les volumes d’énergie renouvelable augmentent rapidement, où la production est intermittente, où les marchés de l’électricité sont flexibles, où les interconnexions sous-marines, le stockage des batteries et où les ménages prennent l’électricité du réseau et la lui fournissent. »
Une réduction importante des infrastructures physiques
En suivant une approche dite intégrée des connexions des projets offshore le nombre d’infrastructures physiques pourrait être réduit de 50% au cours des 30 prochaines années. En effet, le pays assisterait à une diminution des câbles, des points d’atterrissage et des actifs de réseau, qui ne seraient alors plus nécessaire. Une avancé environnementale et sociale importante. Même si, d’après l’entreprise, les technologies nécessaires à une conception intégrée sont actuellement disponibles, les disjoncteurs directs à haute tension restent un élément clé.
Un leader mondial des réseaux offshore
En utilisant et en commercialisant ce procédé, le Royaume-Uni pourrait devenir un leader mondial des réseaux offshore. Pour ce projet l’entreprise travaillera en étroite collaboration avec le BEIS et l’Ofgem. Les parties intéressées ont jusqu’au 28 octobre 2020 pour commenter le rapport. En effet, selon Barnaby Wharton, directeur des futurs systèmes électriques de RenewableUK, les promoteurs éoliens aimerait travailler avec les communautés côtières. Le cabinet de conseil en énergie DNV GL a été sélectionné par le National Grid ESO pour diriger le projet.
« L’intégration et le partage des infrastructures éoliennes offshore nous aideront à maximiser l’utilisation de l’énorme quantité d’énergie que nous produisons à partir de l’éolien offshore, ce qui réduira encore plus les coûts pour les consommateurs. Réduire la quantité de travaux électriques à terre signifie que tout impact sur les communautés côtières est réduit au minimum. Comme les promoteurs de l’éolien offshore sont déterminés à travailler en étroite collaboration avec les communautés locales et à être de bons voisins, c’est une considération importante pour notre secteur. »
Le gestionnaire de réseau de transmission néerlandais TenneT a lui aussi décidé de suivre cette voie pour son pays.
Un nouveau service de fréquence rapide
Le1 octobre 2020 National Grid Electricity System Operator a annoncé la mise en place de son nouveau service de fréquence rapide pour garantir la fiabilité du réseau électrique sans carbone selon l’ingénieur en chef Ro Quinn. Celui-ci lui permet de réagir rapidement aux perturbations du flux d’énergie autour du réseau. L’OCSE aimerait par la suite développer d’autres services de fréquences à action rapide pour maintenir le système à une fréquence proche de 50 Hz. Dans un premier temps, 500 MW de réponse en basse fréquence seront achetés aux fournisseurs, ce qui devrait évoluer vers 1 GW l’année prochaine et inclure la réponse en haute fréquence.
« L’impulsion que ce nouveau service apportera à notre capacité de réponse en fréquence renforcera encore le système et notre capacité à maintenir une alimentation électrique sûre et sécurisée. Il nous permettra également d’intégrer davantage de production d’énergie renouvelable dans le bouquet électrique, ce qui signifie que nous progresserons davantage vers notre ambition zéro carbone. »
Plusieurs contrats déjà signés
National Grid ESO a déjà signé des contrats avec cinq entreprises au début de l’année, notamment avec le groupe Drax. Six appels d’offres ont été reçus et deux unités de stockage d’énergie par batterie ont été acceptées lors du premier tour pour fournir 90MW de services de réponse rapide sur 24 heures, avec six unités et 165MW disponibles pour participer à l’appel d’offres de demain.