Depuis 2016, la ville de Vienne a lancé un projet qui vise à recycler l’énergie du freinage des rames de la Wiener Linien.
La conversion de l’énergie de freinage en électricité
Lorsque les rames du métro arrivent aux quais d’Altes Landgut, station située dans un quartier au sud de Vienne, l’énergie de freinage est réutilisée pour l’éclairage et les dispositifs électriques de la station.
Le but de ce projet mis en place par la Wiener Linien (société des transports en commun de Vienne), est de trouver la manière la plus efficace d’utiliser l’énergie de freinage accumulée d’une rame de métro. Un pilote de ce projet a été mis en place le 19 septembre 2016 et en 2017, cette innovation est arrivée à la station de Hardeggasse U2.
L’énergie de freinage convertie réutilisée pour alimenter la station
En introduisant l’énergie de freinage dans le réseau électrique de moyenne tension, la consommation d’énergie devrait réduire durablement. L’énergie anciennement inutilisée sert désormais à alimenter les ascenseurs ou les escalators des stations de métro, elle peut être utilisée par un autre train pour alimenter son accélération ou s’il n’y a pas de véhicule à proximité, l’énergie est convertie en chaleur pour les résistances de freinage du train.
Le principe est simple, plus l’énergie est récupérée et utilisée, moins il faut en produire. Ainsi, les deux stations peuvent être comparées à des centrales électriques qui permettent à la ville de Vienne d’économiser 3 GWh par an, ce qui correspond à la consommation de 720 ménages et 400 tonnes de dioxyde de carbone. Ce principe devrait s’étendre à la station U4 d’Ober St. Veit pour l’année prochaine.
Vienne continue d’innover dans le secteur de la mobilité
Vienne, qui est régulièrement classée en tête des classements internationaux sur la mobilité, les énergies renouvelables et la protection de l’environnement, a déployé ce dispositif dans le cadre de ses efforts pour définir un modèle climatique pour les autres villes. Ce dispositif ne serait pas possible dans le financement de la banque fédérale du développement et la fondation nationale pour la recherche, la technologie et le développement Österreich-Fonds.
Pourquoi la conversion de l’énergie de freinage a-t-elle vu le jour ?
Un avantage économique pour Wiener Linien
A Vienne, la qualité de vie est étroitement liée au développement des transports en commun. L’intensité énergétique de ces transports oblige la ville Autrichienne à réfléchir en termes d’efficacité énergétique.
En ce moment, la part de la consommation d’électricité du métro dans la consommation totale de la Wiener Linien est d’environ 40%. Cela représente 170 GWh par an, ce qui correspond environ à la consommation annuelle de 50 000 ménages viennois. Ce projet va permettre d’améliorer l’efficacité énergétique du réseau de transport en commun résultant d’économies d’énergie et d’une réduction des émissions de dioxyde de carbone.
Par ailleurs, ce projet possède un avantage économique pour la Wiener Linien, car il va permettre de réduire les coûts énergétiques du métro qui représente tout de même un pôle de dépense important de l’entreprise.
Grâce au développement de véhicules modernes et à une nouvelle méthode de conduite optimisée sur le plan énergétique (par le biais du contrôle des trains), la compagnie autrichienne se classe déjà parmi les meilleures dans les dernières comparaisons internationales.
Cependant, pour développer l’efficacité énergétique liée à l’exploitation des métros, de nouvelles approches ont dû être adoptées. En effet, comme il existe différents points de départ opérationnels et techniques pour chaque opérateur de transport, il n’existe pas de modèle ni de solution standard.
La tâche de la Wiener Linien est alors de trouver la meilleure solution pour les conditions données dans le but de développer un modèle d’application pratique qui servira à améliorer l’efficacité énergétique du réseau de métro viennois.
Aussi, comme il existe des projets d’expansion du réseau de métro viennois et qu’il est probable d’assister à une augmentation du nombre d’usagers avec le développement de la ville, toutes les connaissances acquises peuvent aussi être transférées aux projets de développement du métro afin d’en augmenter l’efficacité énergétique.
A l’échelle internationale, le thème de la restitution de l’énergie fait l’objet de nombreuses discussions. Donc les expériences acquises dans le cadre du projet viennois peuvent servir de modèle pour les sociétés de transport des autres grandes villes.
Un avenir prometteur pour la conversion de l’énergie de freinage
Depuis début 2018, la phase d’essai d’un an s’est achevée. Aussi, les attentes de la centrale qui a été testée dans la station d’U2 Hardeggasse, ont même pu être dépassées.
En effet, durant la phase de test, l’énergie accumulée par le freinage des trains a été de l’ordre d’environ 1,6 GWh. Toute cette énergie correspond environ à la consommation annuelle de 360 ménages et à des coûts énergétiques pouvant aller jusqu’à 100 000 euros.
Évidemment, ce système de recyclage de l’énergie entraine également une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La réussite du projet mené à Hardeggasse a permis à cinq autres projets d’être prévus sur le réseau viennois dans les années à venir.
Léa Houël