Enel envisage de quitter le marché vietnamien, selon des sources proches du dossier. Cette décision s’inscrit dans un contexte de réorganisation globale de ses activités, et intervient alors que le Vietnam rencontre des difficultés pour attirer et maintenir des investissements étrangers dans le secteur des énergies renouvelables. Le groupe avait initialement annoncé des projets pour développer jusqu’à 6 GW de capacité renouvelable, mais les incertitudes réglementaires et les obstacles opérationnels semblent avoir freiné ces ambitions.
Le Vietnam, en quête de diversification de son mix énergétique, attire depuis plusieurs années de nombreux investisseurs internationaux. Cependant, des retards dans la mise en place des infrastructures, notamment pour le solaire et l’éolien, et une réglementation complexe pour l’éolien offshore, ont généré un climat d’incertitude. Ce contexte a récemment poussé d’autres acteurs occidentaux, tels qu’Equinor et Ørsted, à suspendre ou annuler leurs projets dans le pays.
Enel réévalue ses priorités internationales
Depuis l’arrivée de Flavio Cattaneo à la direction d’Enel, l’entreprise revoit sa stratégie internationale. La société se concentre désormais davantage sur ses infrastructures de réseau, en particulier sur le marché domestique. Cette décision de recentrer ses activités vise à optimiser l’allocation de capital et à réduire l’exposition aux marchés jugés trop volatils ou complexes. Dans ce cadre, le retrait du Vietnam apparaît comme un choix stratégique pour Enel, face à un environnement local perçu comme incertain et peu stable.
Les ambitions d’Enel au Vietnam incluaient la mise en service d’environ 1 GW de capacité renouvelable d’ici la fin de l’année. Cependant, l’absence de progrès significatif a suscité des doutes sur la viabilité des projets. Pour Enel, le repositionnement sur des zones d’investissement plus prévisibles semble désormais prioritaire.
Les défis du marché vietnamien des énergies renouvelables
Le Vietnam vise à presque doubler sa capacité énergétique installée d’ici 2030, avec une part significative dédiée à l’éolien et au solaire. Malgré ces objectifs ambitieux, les projets avancent lentement. Les régulations manquantes pour les développements offshore et les négociations prolongées concernant les tarifs d’achat de l’électricité sont des freins notables. De nombreux investisseurs internationaux jugent ces conditions peu attrayantes, entraînant un retrait progressif du marché.
Les entreprises ayant capitalisé sur le potentiel des énergies renouvelables au Vietnam se heurtent à des défis complexes. Un cadre réglementaire plus clair et des mécanismes d’intégration plus efficaces pour les nouvelles capacités sont des éléments essentiels pour redonner confiance aux investisseurs. Le manque de ces éléments a conduit à une stagnation des projets, avec un impact direct sur les objectifs de diversification énergétique du pays.