Le géant italien de l’énergie Enel a vu son bénéfice net chuter de 27,7% à 1,03 milliard d’euros au premier trimestre, sous l’effet d’un recul des recettes dû à la baisse des prix de l’électricité et du gaz. Ce résultat, publié mercredi, est inférieur au consensus des analystes du fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,13 milliard d’euros.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 1,51 milliard d’euros, en hausse de 1,9%. Le chiffre d’affaires d’Enel a chuté de 22,6% à 26,41 milliards d’euros, en raison d’une « baisse progressive des prix de l’énergie suite à la normalisation du contexte énergétique », commente le groupe. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a cependant grimpé de 4,7% à 4,76 milliards d’euros.
Les « excellents » résultats du premier trimestre « offrent une visibilité claire sur le reste de l’année », permettant de confirmer les objectifs pour 2023, a commenté le PDG Francesco Starace, cité dans le communiqué. Le groupe prévoit ainsi un Ebitda hors exceptionnels compris entre 20,4 et 21 milliards d’euros et un bénéfice net hors exceptionnels de 6,1 à 6,3 milliards d’euros.
La dette nette d’Enel a baissé de 1,9% à 58,9 milliards d’euros au premier trimestre. Afin de réduire son endettement, Enel a prévu des cessions d’actifs de 21 milliards d’euros dans le cadre de son plan stratégique 2023-2025, un objectif dont plus de la moitié a déjà été atteinte, selon M. Starace. Ce sont les derniers résultats présentés par Francesco Starace, 68 ans, PDG d’Enel depuis 2014 et dont le troisième mandat arrive à échéance.
Sous son impulsion, Enel a figuré parmi les premiers groupes du secteur de l’énergie à prendre le virage du développement durable. La coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir a proposé à la mi-avril de le remplacer par Flavio Cattaneo, 59 ans, vice-président exécutif de l’opérateur ferroviaire privé Italo-NTV. Paolo Scaroni, président du club de football de l’AC Milan et proche de Silvio Berlusconi, a été désigné président d’Enel, dont il avait été le PDG de 2002 à 2005. Ce personnage controversé a été souvent critiqué pour ses liens étroits avec Moscou qu’il avait noués pendant son mandat de PDG d’Eni qui avait pris fin en 2014.
Les choix de l’Etat italien, qui détient 23,6% d’Enel, devront cependant encore être approuvés formellement par les actionnaires, lors de l’assemblée générale prévue le 10 mai, qui s’annonce très tendue. Trois listes de candidats seront soumises au vote lors de cette assemblée, dont une par le fonds d’investissement Covalis Capital, qui propose comme président le banquier italien Marco Mazzucchelli pour contrer l’influence du gouvernement Meloni.