Le géant italien de l’énergie Enel a vu son bénéfice net chuter de 29,8% à 1,76 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, malgré un bond de son chiffre d’affaires, dopé par la hausse des prix et de la production.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net ressort à 2,98 milliards d’euros, en baisse de 9,5%, a précisé le groupe jeudi dans un communiqué.
En raison d’une “moindre contribution des activités en Italie”, Enel a revu à la baisse sa prévision de bénéfice net hors exceptionnels pour 2022, qui devrait désormais atteindre entre 5 et 5,3 milliards d’euros, contre 5,6 à 5,8 milliards auparavant.
Le chiffre d’affaires a bondi de 84% à 108,2 milliards d’euros, tiré par l’augmentation des ventes d’électricité et de gaz et l’envolée des prix de l’énergie.
Ces résultats “démontrent la résilience du groupe” malgré “un environnement géopolitique, énergétique et économique défavorable”, a commenté le PDG d’Enel Francesco Starace.
Pour l’ensemble de l’année, le groupe a confirmé prévoir un bénéfice opérationnel (Ebitda) hors exceptionnels de 19 à 19,6 milliards d’euros.
De son côté, l’Ebit a reculé de 13,6% à 5,52 milliards d’euros sur neuf mois, en raison de dépréciations et ajustements de valeur sur les actifs de sociétés “disponibles à la vente” au Brésil et en Russie, explique le groupe.
Enel avait annoncé à la mi-juin la cession de sa part de 56,43% dans sa filiale russe au géant pétrolier Loukoïl et au fonds Gazprombank-Frezia pour un montant de 137 millions d’euros.
Cette transaction devrait diminuer sa dette d’environ 550 millions d’euros, mais aura un impact négatif sur le bénéfice net de quelque 1,3 milliard d’euros, avait alors prévenu le groupe.
Les investissements ont grimpé de 17,8% à 9,3 milliards d’euros sur neuf mois, afin d’accélérer la transition énergétique.
La production de renouvelables représente désormais 48% du total, contre 40% d’origine thermique et 12% d’origine nucléaire.
Enel a signé fin octobre un accord avec le fonds d’investissement américain CVC sur la cession de 50% de sa filiale Gridspertise, une société dédiée à la transformation numérique des réseaux électriques.
Selon cet accord, CVC versera une contrepartie d’environ 300 millions d’euros, équivalente à une valeur d’entreprise de 625 millions d’euros.
La transaction devrait avoir un impact positif sur l’Ebitda d’Enel d’environ 500 millions d’euros et diminuer sa dette nette de quelque 300 millions d’euros, selon le groupe.