Le groupe Endesa a publié un bénéfice net de 1,04 milliard d’euros ($1.20bn) pour le premier semestre, en hausse de 30% par rapport à l’an dernier, selon les résultats communiqués le 29 juillet. Cette progression intervient dans un contexte de demande croissante d’électricité et de nombreuses sollicitations de raccordements, alors que la société ajuste ses priorités stratégiques vers le développement des réseaux électriques.
Priorité aux réseaux face à la demande croissante
Majoritairement détenue par le groupe italien Enel, Endesa a réduit ses investissements dans les énergies renouvelables pour consacrer davantage de ressources à la modernisation de ses infrastructures de distribution. Ce repositionnement intervient à la suite de la panne majeure du 28 avril, qui a touché l’Espagne et le Portugal et relancé le débat sur la résilience du système électrique national.
L’investissement et la régulation des réseaux relèvent de la Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia (CNMC), l’autorité espagnole de régulation de la concurrence et de l’énergie. La CNMC envisage d’actualiser le cadre de rémunération des réseaux dès l’année prochaine, notamment via un relèvement du taux de retour garanti à 6,46%.
Réserves sur le projet de la CNMC
Endesa a critiqué cette proposition, jugeant qu’elle ne permettrait pas d’atteindre les objectifs du plan national en matière d’électricité et d’investissements sur les réseaux. Le Directeur Général, Jose Bogas, a déclaré que « cette proposition compromet gravement le niveau d’investissement nécessaire pour répondre à la demande croissante et aux ambitions du pays ».
Sur la période de référence, Endesa affiche ainsi un bénéfice net supérieur à celui de l’an dernier, qui s’élevait à 800mn d’euros, période marquée par une taxe exceptionnelle sur les énergéticiens. Le groupe précise rester en ligne avec ses objectifs annuels.
Marge électrique sous pression au deuxième trimestre
D’après l’analyste financier Fernando Garcia, la société a connu une érosion de sa marge électrique intégrée au deuxième trimestre, ainsi qu’une baisse des marges unitaires sur le gaz, quoique toujours élevées. Il anticipe que la tendance baissière des marges sur le gaz se poursuivra sur la seconde moitié de l’année.
La question des incitations à l’investissement dans les réseaux reste au centre des préoccupations du secteur alors que la demande et la sécurité d’approvisionnement sont plus que jamais sous surveillance.