Le gestionnaire espagnol du réseau gazier Enagás est en pourparlers avancés pour racheter la participation détenue par le fonds souverain singapourien GIC dans l’opérateur français Terega, deuxième acteur national du transport de gaz. Cette participation s’élève à 32%, et sa valeur pourrait atteindre environ €600mn ($633mn), selon deux sources informées des discussions.
Un actif stratégique pour l’interconnexion gazière
Terega exploite des infrastructures gazières essentielles dans le sud-ouest de la France, et opère déjà des liaisons transfrontalières avec l’Espagne. L’entreprise est également partenaire d’Enagás dans un projet d’interconnexion hydrogène entre les deux pays, reliant Barcelone à Marseille. Ce gazoduc s’inscrit dans le cadre du projet européen H2Med, d’un montant total de €2.5bn ($2.64bn), qui ambitionne de relier le Portugal, l’Espagne, la France et l’Allemagne d’ici 2030.
La valorisation totale de Terega, dette incluse, est estimée à environ €4bn ($4.22bn), tandis que la capitalisation boursière d’Enagás s’élevait à €3.6bn ($3.8bn) à la clôture la plus récente, selon des données de marché. Les sources ont précisé qu’aucun accord n’était encore garanti, les négociations étant encore confidentielles. Enagás, GIC et Terega ont tous refusé de commenter la transaction potentielle.
Une opération en ligne avec les ambitions hydrogène
L’opération pourrait renforcer la position d’Enagás sur les futurs corridors d’hydrogène en Europe, conformément à ses objectifs déclarés d’investissement dans les infrastructures liées à cette énergie. Le projet commun avec Terega et Natran, filiale d’Engie, constitue une étape structurante de cette stratégie.
Le capital de Terega est aujourd’hui réparti entre plusieurs actionnaires institutionnels. L’opérateur italien Snam détient une participation de 40.5%, la société publique française Électricité de France (EDF) possède 18%, tandis que le groupe bancaire Crédit Agricole en détient 10%, selon les informations disponibles sur le site de l’entreprise.