Le gestionnaire du réseau gazier espagnol Enagas investit dans des projets visant la sécurité de l’approvisionnement énergétique et la décarbonation. La société a annoncé mardi prévoir d’investir un montant total de 4,76 milliards d’euros d’ici 2030.
Enagas investit dans la sécurité et la transition énergétique
Dans le cadre de son plan stratégique à l’horizon 2030, Enagas entend dépenser près de 2,8 milliards d’euros dans différents projets. Ceux-ci devraient notamment porter sur les infrastructures gazières et la production d’hydrogène renouvelable et de biométhane.
A cela s’ajoutent les projets d’interconnexion, comme un gazoduc sous-marin entre l’Espagne et l’Italie. Une liaison gazière entre l’Espagne et le Portugal est également envisagée. Le montant total des investissements d’Enagas s’élève ainsi à 4,76 milliards d’euros.
La guerre russo-ukrainienne contraint l’Union européenne à revoir sa copie
Ces projets d’interconnexion s’inscrivent dans un plan de 210 milliards d’euros de la Commission européenne, dévoilé en mai. L’objectif est de réduire la dépendance européenne aux combustibles fossiles russes et d’accélérer la transition énergétique.
De fait, l’Union européenne repense ses politiques énergétiques depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, premier fournisseur de gaz de l’Europe. Elle doit ainsi faire face aux craintes accrues de choc d’approvisionnement, car la Russie fournit 40% de ses importations gazières. L’Union importe également 27% de son pétrole auprès du géant russe.
Le directeur général d’Enagas, Arturo Gonzalo Aizpiri, déclare à ce sujet :
« Le plan stratégique a un objectif essentiel : contribuer à la sécurité de l’approvisionnement et à la décarbonation, qui sont les deux faces d’une même médaille. »
L’hydrogène, l’avenir énergétique de l’Europe ?
Dans cette optique, l’hydrogène renouvelable apparait comme l’avenir de l’énergie. Il fournirait ainsi un carburant flexible et sans émission, pour le transport et la production d’électricité.
Or, d’après une initiative menée par 31 gestionnaires de réseaux de transport européens, le réseau européen s’y prêterait bien. Ainsi, 60 à 75% de l’infrastructure européenne de gaz naturel pourrait être réutilisée pour l’hydrogène. Enagas prévoit ainsi d’investir dans 30 projets de production d’hydrogène renouvelable et d’infrastructures, comme des installations de stockage.
D’après Enagas, l’Espagne pourrait fournir 21 milliards de mètres cubes à l’Europe d’ici 2030. Cela équivaut à 2 millions de tonnes d’hydrogène par an, soit 20% de la production attendue en Europe.