Le 23 avril 2024, les anciens mineurs ont marqué les 20 ans de la fermeture de la Houve, qui a cessé ses opérations en 2004 après trois siècles d’exploitation. Serge Wernet, président de l’amicale des mineurs-sapeurs et ancien employé de la mine de 1977 jusqu’à sa fermeture, décrit cette journée non comme un anniversaire mais une « commémoration », mettant en avant le profond attachement à cette ancienne industrie et la nécessité de préserver sa mémoire.
La Houve: un lieu de solidarité et de défi
À la Houve, qui comptait jusqu’à 2.500 employés à son apogée, bien moins que les 5.000 à 5.500 de Freyming-Merlebach, Wernet évoque un environnement à la fois hostile et uni, où la solidarité parmi les mineurs était palpable. Il rappelle les défis quotidiens, comme le long trajet d’une heure pour atteindre le chantier depuis le puits, en raison de la qualité médiocre et de l’éloignement des gisements.
Des enjeux sociaux et la fin d’une ère
Bernard Starck, ancien électromécanicien à la Houve, relate la tension croissante dès les années 1980 quand la fermeture des mines semblait inévitable. Malgré un « Pacte charbonnier » en 1994 offrant des garanties d’emploi et des avantages tels que le logement gratuit, la fermeture était une « déchirure » pour ceux qui y travaillaient. Ce pacte symbolisait la reconnaissance nationale pour les contributions des mineurs au développement économique de la France.
La transformation de Creutzwald et le souvenir de la mine
Jean-Luc Wozniak, maire de Creutzwald, explique comment la fermeture a incité à diversifier économiquement la région, avec de nouvelles zones d’activités et le développement industriel. Cependant, la disparition physique du puits, entièrement rasé, demeure un point sensible pour la communauté qui garde la mine « dans le cœur ». Le maire souligne aussi les conséquences à long terme pour la santé des mineurs, avec des maladies comme la silicose et des cancers toujours en litige.
Ainsi, vingt ans après sa fermeture, la mine de la Houve continue de définir Creutzwald, tant par l’héritage industriel que par les défis sociaux et de santé que la communauté continue de naviguer.