La Libye est en proie à des tensions croissantes entre les acteurs politiques se disputant le pays. Les infrastructures pétrolières sont employées comme leviers de pression par les acteurs régionaux. Ainsi, la production a chuté de près de la moitié depuis le début des blocages pétroliers en mai.
La Libye dans une grave crise politique
La Libye détient les plus grandes réserves prouvées de pétrole d’Afrique. En outre, ses principaux bruts légers, Sharara et Es Sider, donnent une grande quantité de distillats moyens et d’essence. Le pays est ainsi très populaire auprès des raffineries de la région méditerranéenne et de l’Europe du Nord-Ouest.
L’industrie pétrolière libyenne est cependant à la merci de groupes qui s’en disputent le contrôle depuis la guerre civile de 2011. Des attaques contre des pipelines et des installations de production clés ont régulièrement lieu. De plus, les relations entre le GNU et le GNS se sont détériorées au cours des derniers mois.
Un accord n’a pas été conclu lors des pourparlers menés sous l’égide de l’ONU le 19 juin. Les espoirs de progrès entre les deux gouvernements rivaux sont donc faibles pour les sessions prochaines. Pendant ce temps, le général Khalifa Haftar interrompt l’approvisionnement en pétrole pour exercer un effet de levier politique.
La NOC tire la sonnette d’alarme
En Libye, la National Oil Corporation (NOC) est sur le point de déclarer un cas de force majeure sur les exportations de pétrole à partir de ses principaux terminaux pétroliers de l’est du pays. Aujourd’hui, la moitié de la production pétrolière libyenne est actuellement hors-service. Les exportations des terminaux d’Es Sider, de Marsa el-Hariga et du champ de Sarir ont été gravement perturbées ces dernières semaines.
Le golfe de Syrte est crucial à l’exportation énergétique libyenne. Il comprend quatre principaux terminaux d’exportation de pétrole d’une capacité totale de 630.000 barils par jour.