Plusieurs sources indiquent que l’Inde consolide progressivement sa position dans le domaine du retrait de dioxyde de carbone, aussi nommé carbon dioxide removal (CDR). Ce segment se distingue des crédits carbone liés à l’évitement, axés historiquement sur les énergies renouvelables. Selon des observateurs, la popularité grandissante du CDR en Inde découle notamment de la maturité croissante du marché et de la demande internationale. Les acteurs locaux misent sur ce levier pour diversifier leur offre de crédits carbone et accroître leur visibilité auprès d’acheteurs internationaux.
Promesses du marché indien
La majorité des crédits vendus à l’échelle internationale par des développeurs indiens proviennent depuis longtemps du volet « évitement », notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Cependant, des préoccupations sur l’intégrité de ces crédits et des prix en baisse favorisent l’expansion des méthodes de retrait du carbone. Des experts rapportent que les entreprises indiennes, soucieuses de renforcer leurs stratégies de décarbonation, s’intéressent de plus en plus à des procédés comme la production de biochar et l’amélioration de la météorisation des roches, également appelée Enhanced Rock Weathering (ERW). Cette évolution se traduit par une volonté d’offrir des crédits à plus forte valeur ajoutée sur le marché.
Le cadre réglementaire évolue dans la même direction, avec l’inclusion de certaines techniques d’élimination dans les mécanismes de compensation nationaux. Des sources mentionnent l’identification de dix secteurs clés par les autorités, parmi lesquels se trouvent des solutions de séquestration comme l’afforestation et le biochar. Cette intégration suscite l’intérêt des grands groupes industriels qui cherchent à anticiper les prochaines exigences de conformité. Les développeurs de projets anticipent un effet d’entraînement sur la demande de crédits basés sur l’élimination et une intensification des collaborations internationales.
Enjeux et atouts pour les développeurs
La compétitivité des coûts en Inde représente un argument de poids pour le développement de projets CDR, selon divers témoignages. Les conditions climatiques et la disponibilité des matières premières agricoles facilitent la mise en place de solutions comme le biochar, considéré comme moins vulnérable aux aléas naturels que certaines initiatives de reboisement. Les technologies plus avancées, comme la capture directe de l’air, désignée par l’expression Direct Air Capture (DAC), suscitent également un intérêt croissant, même si leur déploiement reste freiné par des investissements initiaux importants. Certains observateurs estiment que des incitations réglementaires adaptées permettraient d’accélérer la mise en place de ces projets.
Les projets technologiques requièrent des infrastructures et des compétences spécifiques, ce qui peut constituer un défi pour les développeurs. Plusieurs sources soulignent toutefois que l’adoption de standards de mesure et de vérification rigoureux assure une meilleure crédibilité aux crédits issus de ces projets. Les investisseurs étrangers, notamment en Amérique du Nord, regardent avec attention le potentiel de l’Inde, attirés par des coûts d’exploitation compétitifs. De nouvelles possibilités de financement émergeraient grâce à des partenariats internationaux et à la reconnaissance grandissante du CDR dans les accords mondiaux.
Perspectives pour 2025
Des sources indiquent qu’en 2025, la demande intérieure pour les crédits de retrait de carbone pourrait connaître un léger essor. Cette prévision s’explique par la mise en place progressive d’un marché carbone national qui encouragerait les entreprises locales à inclure les solutions d’élimination dans leurs stratégies. En parallèle, l’Article 6 de l’Accord de Paris, visant à encadrer les échanges internationaux de crédits, pourrait offrir des opportunités de partenariats technologiques. Les observateurs soulignent qu’une meilleure compréhension des méthodes d’élimination et la montée d’exigences en matière de transparence stimuleraient l’adoption de ces crédits.
Certains acteurs estiment qu’il subsiste toutefois un manque de sensibilisation à l’échelle nationale, ce qui limite l’engouement pour ces méthodes. Le coût encore élevé de certaines technologies, notamment la DAC, peut freiner leur diffusion rapide. Plusieurs développeurs prévoient néanmoins une intensification de leurs activités, notamment dans le biochar et la météorisation des roches, pour répondre aux attentes croissantes des acheteurs internationaux. Cette diversification offrirait la possibilité d’élargir le portefeuille de crédits et de renforcer la position de l’Inde sur le marché mondial.
Les interrogations sur la durabilité et l’impact réel de certains projets incitent les entreprises à réaliser des contrôles plus poussés avant tout achat de crédit. Des démarches de certification strictes contribuent déjà à écarter les doutes concernant l’efficacité du CDR. Des analystes affirment que l’équilibre entre la demande internationale et l’offre indienne pourrait se renforcer grâce à une harmonisation des normes. Des perspectives de croissance semblent émerger, tout en invitant chaque acteur à évaluer attentivement ses besoins et sa capacité d’innovation.