articles populaires

En Inde, l’élimination du carbone attire des projets ambitieux

La stratégie de suppression du dioxyde de carbone se développe en Inde avec des initiatives nouvelles et une possible hausse de la demande en 2025. Cet article explore les facteurs majeurs qui favorisent cette tendance et les perspectives technologiques.

Partagez:

Plusieurs sources indiquent que l’Inde consolide progressivement sa position dans le domaine du retrait de dioxyde de carbone, aussi nommé carbon dioxide removal (CDR). Ce segment se distingue des crédits carbone liés à l’évitement, axés historiquement sur les énergies renouvelables. Selon des observateurs, la popularité grandissante du CDR en Inde découle notamment de la maturité croissante du marché et de la demande internationale. Les acteurs locaux misent sur ce levier pour diversifier leur offre de crédits carbone et accroître leur visibilité auprès d’acheteurs internationaux.

Promesses du marché indien

La majorité des crédits vendus à l’échelle internationale par des développeurs indiens proviennent depuis longtemps du volet « évitement », notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Cependant, des préoccupations sur l’intégrité de ces crédits et des prix en baisse favorisent l’expansion des méthodes de retrait du carbone. Des experts rapportent que les entreprises indiennes, soucieuses de renforcer leurs stratégies de décarbonation, s’intéressent de plus en plus à des procédés comme la production de biochar et l’amélioration de la météorisation des roches, également appelée Enhanced Rock Weathering (ERW). Cette évolution se traduit par une volonté d’offrir des crédits à plus forte valeur ajoutée sur le marché.

Le cadre réglementaire évolue dans la même direction, avec l’inclusion de certaines techniques d’élimination dans les mécanismes de compensation nationaux. Des sources mentionnent l’identification de dix secteurs clés par les autorités, parmi lesquels se trouvent des solutions de séquestration comme l’afforestation et le biochar. Cette intégration suscite l’intérêt des grands groupes industriels qui cherchent à anticiper les prochaines exigences de conformité. Les développeurs de projets anticipent un effet d’entraînement sur la demande de crédits basés sur l’élimination et une intensification des collaborations internationales.

Enjeux et atouts pour les développeurs

La compétitivité des coûts en Inde représente un argument de poids pour le développement de projets CDR, selon divers témoignages. Les conditions climatiques et la disponibilité des matières premières agricoles facilitent la mise en place de solutions comme le biochar, considéré comme moins vulnérable aux aléas naturels que certaines initiatives de reboisement. Les technologies plus avancées, comme la capture directe de l’air, désignée par l’expression Direct Air Capture (DAC), suscitent également un intérêt croissant, même si leur déploiement reste freiné par des investissements initiaux importants. Certains observateurs estiment que des incitations réglementaires adaptées permettraient d’accélérer la mise en place de ces projets.

Les projets technologiques requièrent des infrastructures et des compétences spécifiques, ce qui peut constituer un défi pour les développeurs. Plusieurs sources soulignent toutefois que l’adoption de standards de mesure et de vérification rigoureux assure une meilleure crédibilité aux crédits issus de ces projets. Les investisseurs étrangers, notamment en Amérique du Nord, regardent avec attention le potentiel de l’Inde, attirés par des coûts d’exploitation compétitifs. De nouvelles possibilités de financement émergeraient grâce à des partenariats internationaux et à la reconnaissance grandissante du CDR dans les accords mondiaux.

Perspectives pour 2025

Des sources indiquent qu’en 2025, la demande intérieure pour les crédits de retrait de carbone pourrait connaître un léger essor. Cette prévision s’explique par la mise en place progressive d’un marché carbone national qui encouragerait les entreprises locales à inclure les solutions d’élimination dans leurs stratégies. En parallèle, l’Article 6 de l’Accord de Paris, visant à encadrer les échanges internationaux de crédits, pourrait offrir des opportunités de partenariats technologiques. Les observateurs soulignent qu’une meilleure compréhension des méthodes d’élimination et la montée d’exigences en matière de transparence stimuleraient l’adoption de ces crédits.

Certains acteurs estiment qu’il subsiste toutefois un manque de sensibilisation à l’échelle nationale, ce qui limite l’engouement pour ces méthodes. Le coût encore élevé de certaines technologies, notamment la DAC, peut freiner leur diffusion rapide. Plusieurs développeurs prévoient néanmoins une intensification de leurs activités, notamment dans le biochar et la météorisation des roches, pour répondre aux attentes croissantes des acheteurs internationaux. Cette diversification offrirait la possibilité d’élargir le portefeuille de crédits et de renforcer la position de l’Inde sur le marché mondial.

Les interrogations sur la durabilité et l’impact réel de certains projets incitent les entreprises à réaliser des contrôles plus poussés avant tout achat de crédit. Des démarches de certification strictes contribuent déjà à écarter les doutes concernant l’efficacité du CDR. Des analystes affirment que l’équilibre entre la demande internationale et l’offre indienne pourrait se renforcer grâce à une harmonisation des normes. Des perspectives de croissance semblent émerger, tout en invitant chaque acteur à évaluer attentivement ses besoins et sa capacité d’innovation.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Un armateur norvégien a doté un transporteur d'éthylène d'un système embarqué de captage et stockage du CO2. L'initiative pourrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 70%.
Gigablue et SkiesFifty collaborent pour capturer 200 000 tonnes de CO₂ grâce à des solutions marines innovantes, renforçant les ambitions net zéro de l'aviation.
Gigablue et SkiesFifty collaborent pour capturer 200 000 tonnes de CO₂ grâce à des solutions marines innovantes, renforçant les ambitions net zéro de l'aviation.
La côte du Golfe des États-Unis développe des projets de captage de carbone pour décarboniser ses industries lourdes, mais des défis réglementaires et financiers freinent leur mise en œuvre.
La côte du Golfe des États-Unis développe des projets de captage de carbone pour décarboniser ses industries lourdes, mais des défis réglementaires et financiers freinent leur mise en œuvre.
Chevron et ses partenaires, Shell et Mobil, explorent le stockage géologique de CO₂ au large de l’Australie, un projet clé pour la gestion des émissions dans le bassin de Carnarvon Nord.
Chevron et ses partenaires, Shell et Mobil, explorent le stockage géologique de CO₂ au large de l’Australie, un projet clé pour la gestion des émissions dans le bassin de Carnarvon Nord.
Le Département de l'Énergie des États-Unis finance un projet de 200 millions USD porté par Technip Energies et LanzaTech pour transformer le CO2 capturé en éthanol et éthylène, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’industrie chimique.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Le transport maritime est essentiel aux initiatives transfrontalières de captage et stockage de CO2 en Asie-Pacifique, avec des volumes annuels prévus atteignant 100 millions de tonnes d’ici 2050.
Le transport maritime est essentiel aux initiatives transfrontalières de captage et stockage de CO2 en Asie-Pacifique, avec des volumes annuels prévus atteignant 100 millions de tonnes d’ici 2050.
Avec la baisse annuelle des seuils d'émission et des retards méthodologiques, les prix des crédits carbone en Australie devraient connaître une flambée en 2025, attirant l'attention des acteurs du marché.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
La dernière enchère de quotas carbone néo-zélandaise de 2024, prévue le 4 décembre, devrait connaître une vente partielle, avec des prix dépassant les 64 NZ$/tCO2e et une hausse attendue pour 2025.
La dernière enchère de quotas carbone néo-zélandaise de 2024, prévue le 4 décembre, devrait connaître une vente partielle, avec des prix dépassant les 64 NZ$/tCO2e et une hausse attendue pour 2025.
L’Australie-Occidentale dévoile un plan d’action ambitieux pour la capture, le stockage et l’utilisation du carbone (CCUS), soutenu par un financement de 16,9 millions USD, visant à atteindre la neutralité carbone tout en dynamisant son économie.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
L’Inde se prépare à lancer un ambitieux système de commerce des crédits carbone (CCTS), axé sur la réduction de l’intensité des émissions industrielles. Ce dispositif, prévu pour 2026-27, pourrait transformer la gestion des émissions à l’échelle nationale.
L’Inde se prépare à lancer un ambitieux système de commerce des crédits carbone (CCTS), axé sur la réduction de l’intensité des émissions industrielles. Ce dispositif, prévu pour 2026-27, pourrait transformer la gestion des émissions à l’échelle nationale.
Le Conseil européen a approuvé un cadre réglementaire pour certifier les activités de capture et de stockage de carbone, un jalon essentiel vers l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
Occidental Petroleum, en partenariat avec Enterprise Products Partners, met en place un réseau de pipelines de CO₂ dans le sud-est du Texas pour transporter les émissions capturées, soutenant ainsi les projets de capture et de séquestration de carbone dans la région de Houston.
Occidental Petroleum, en partenariat avec Enterprise Products Partners, met en place un réseau de pipelines de CO₂ dans le sud-est du Texas pour transporter les émissions capturées, soutenant ainsi les projets de capture et de séquestration de carbone dans la région de Houston.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Singapour intensifie ses efforts pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 en cofinançant des études de faisabilité sur le captage et stockage du carbone (CSC) dans ses centrales électriques. Ce projet vise à réduire les émissions tout en garantissant la sécurité énergétique du pays.
Singapour intensifie ses efforts pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 en cofinançant des études de faisabilité sur le captage et stockage du carbone (CSC) dans ses centrales électriques. Ce projet vise à réduire les émissions tout en garantissant la sécurité énergétique du pays.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.

Publicite