En Allemagne, une fin du Pétrole Russe Contestée

Alors que l'Union européenne avance sur la question d'un embargo contre le pétrole russe, la raffinerie de Schwedt proteste.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

“Nous avons besoin du pétrole russe!”. À la raffinerie de Schwedt, aux confins orientaux de l’Allemagne, les ouvriers sont très inquiets de la perspective d’un arrêt des importations de brut de ce pays, qui menace leurs emplois. Ils ont exprimé leurs vives craintes lundi lors d’une visite du ministre de l’Economie et vice-chancelier, Robert Habeck, poids lourd du gouvernement.

“Nous avons nos maisons, nos familles. S’il (le ministre) veut arrêter (la raffinerie), alors toute la zone ici va mourir”, s’emporte auprès de l’AFP Thorsten Scheer, un employé de l’usine PCK de cette petite ville frontalière de la Pologne.

“Nous avons besoin du pétrole russe!”, ajoute ce sexagénaire dans la foule des ouvriers en combinaisons vertes et orange réunis à l’occasion de la venue de M. Habeck.

Devant les stands de saucisses grillées servies pour l’occasion, un autre salarié qui a requis l’anonymat va plus loin, assurant que selon lui, un embargo sur les énergies russes ne fera pas taire les armes en Ukraine. “Poutine enverra son pétrole ailleurs. Le pétrole est précieux. C’est là le problème. Cela ne mettra pas fin à la guerre”, dit cet employé de 48 ans.

“Nos emplois sont en jeu”

“La situation est stressante pour tout le monde. Nos emplois sont en jeu”, martèle-t-il, résumant le sentiment des 1.200 salariés de cet ancien combinat est-allemand alimenté en pétrole russe depuis les années 1960.

L’usine de Schwedt, à une centaine de kilomètres de Berlin, fournit environ 90% du carburant et du combustible consommés dans la capitale et sa région, y compris le kérosène de l’aéroport international. Mais depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, l’inquiétude est de mise.

Car si l’Allemagne refuse un embargo immédiat sur l’ensemble des énergies russes, notamment le gaz, elle veut s’en libérer progressivement et quasiment stopper ses achats de pétrole russe d’ici la fin de l’année. La première économie européenne a déjà fortement réduit sa dépendance envers les importations de pétrole russe, descendue ces dernières semaines à 12%, contre 35% auparavant.

Or ce pétrole est la raison d’être de la raffinerie de Schwedt où débouche une branche du plus long oléoduc du monde baptisé “Droujba” (“amitié” en russe), qui part du sud-est de la Russie. Le géant pétrolier russe Rosneft, contrôlé par le Kremlin, est en outre actionnaire majoritaire du site.

Intérêts américains

Certains ouvriers accusent Berlin de servir les intérêts américains dans cette bataille autour des énergies. “Oui, la guerre, c’est n’importe quoi! C’est parfaitement clair pour nous”, lance un employé à ses collègues.

“Mais pourquoi devrions-nous soudainement interdire un partenaire commercial qui nous a livré de manière fiable pendant des décennies ?”, s’interroge-t-il.

“Nous recevons une matière première et nous la transformons. Si cette matière première est interrompue par souci de correction politique, ce n’est pas correct à mes yeux”, proteste-t-il.

En cette fin de journée chaude et printanière, Robert Habeck tente de rassurer les employés massés sur le site de l’usine. En bras de chemise noire, l’écologiste, réputé pour ses talents d’orateur, a grimpé sur une table installée près de la cantine des ouvriers.

“Depuis le début, il a toujours été question de préserver autant que possible ce site PCK”, affirme-t-il, tout en se disant “pleinement conscient” que les décisions politiques prises à Berlin ont suscité “une grande incertitude” à Schwedt.

“Des temps difficiles” sont de nouveau à prévoir dans cette raffinerie qui a survécu à la réunification allemande moyennant une sévère et douloureuse restructuration, prévient-il aussi, reconnaissant que la situation n’est “pas bonne”.

“J’aimerais que vous ne me considériez pas seulement comme votre ennemi”, lance-t-il encore aux salariés. “Mais aussi comme quelqu’un qui essaie vraiment de sauver et de maintenir ce site en vie et de le conduire vers l’avenir”. Et d’énoncer les conditions pour que le site soit sauvé : des livraisons de pétrole en provenance d’autres pays via le port proche de Rostock, une aide financière du gouvernement et une nouvelle structure de contrôle de l’usine pour écarter le russe Rosneft.

Les émissions de gaz des États-Unis pourraient plafonner d’ici 2030

Un rapport du Rhodium Group anticipe une stagnation des émissions américaines, conséquence d’un virage politique en faveur des énergies fossiles depuis le retour de Donald Trump au pouvoir.

Nouvelle panne du réseau électrique nigérian entraîne des coupures massives dans le pays

Une défaillance soudaine sur le réseau national a interrompu l’alimentation en électricité de plusieurs régions du Nigeria, relançant les interrogations sur la stabilité du système de transport électrique.

Le Guyana veut durcir le cadre contractuel pour l’exploitation pétrolière

Réélu à la tête de l’État, le président Irfaan Ali annonce des accords de production plus contraignants pour les compagnies pétrolières, avec l’objectif d’augmenter les retombées économiques nationales.
en_114080920260540

Coal India engage 5 GW de projets solaires et éoliens à l’échelle nationale

Coal India lance des appels d’offres pour développer 5 GW de capacités renouvelables, répartis entre le solaire et l’éolien, dans le cadre de sa stratégie énergétique à long terme.

Les services publics américains projettent 147 GW de nouvelles charges électriques

Les services publics aux États-Unis anticipent une hausse rapide des charges à forte intensité, visant 147 GW de nouvelles capacités d'ici 2035, avec un déplacement stratégique vers les marchés déréglementés.

France: RTE ouvre le débat public sur 100 milliards d’euros pour le réseau électrique

La France engage une concertation nationale autour du plan de RTE visant 100 milliards d’euros d’investissements d’ici 2040 pour moderniser le réseau de transport d’électricité haute tension.
en_11405092932540

La Californie accélère les permis pour capter les crédits fiscaux fédéraux

Le gouverneur Gavin Newsom ordonne une mobilisation des agences californiennes pour sécuriser les crédits de l’Inflation Reduction Act avant leur expiration, en ciblant les projets énergétiques prêts à entrer en construction.

L’industrie allemande alerte sur un fardeau énergétique de €5.4tn d’ici 2049

La transition énergétique allemande pourrait coûter jusqu’à €5.4tn ($6.3tn) d’ici 2049, selon la principale organisation industrielle, qui pointe un risque pour la compétitivité nationale.

Les coupures d’électricité plongent les commerces iraniens dans une crise opérationnelle durable

Face aux délestages imposés par les autorités, les petites entreprises en Iran enregistrent des pertes croissantes, sur fond de sécheresse, de pénurie de carburant et de pression sur le réseau électrique national.
en_114030938540

T Plus maintiendra sa production électrique à 57,6 TWh en 2025

Le groupe russe T Plus prévoit de stabiliser sa production d’électricité à 57,6 TWh en 2025, malgré un recul observé au premier semestre, selon les déclarations de son directeur général Pavel Snikkars.

La régulation française de l’énergie corrige dix affirmations publiques sur les coûts et la production

En France, la Commission de régulation de l’énergie publie une mise au point sur dix affirmations relayées durant l’été, rectifiant plusieurs données concernant les tarifs, la production et les investissements dans le secteur électrique.

Des dizaines de scientifiques dénoncent un rapport climatique jugé biaisé par le département américain de l’énergie

Un collectif de 85 chercheurs conteste la validité scientifique du rapport climatique publié par le département de l’Énergie des États-Unis, en soulignant des méthodes jugées partiales et l’absence de relecture indépendante.
en_11402092033540

Cinq nouveaux projets obtiennent le statut CB RES et rejoignent la liste de la Commission

Cinq projets d’infrastructure énergétique viennent d’être intégrés à la liste des projets renouvelables transfrontaliers, les rendant éligibles à un soutien financier dans le cadre du programme CEF Energy.

La Tanzanie mise sur le gaz naturel comprimé pour réduire ses importations pétrolières

Le gouvernement tanzanien lance une concertation nationale pour accélérer le déploiement du gaz naturel comprimé, mobilisant financements publics et privés afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique et diminuer les coûts du carburant.

Le Koweït lance les appels d’offres pour un projet énergétique et hydraulique de 1,8GW

Le gouvernement koweïtien a invité trois consortiums internationaux à soumettre leurs offres pour la première phase du projet Al Khairan, combinant production d’électricité et dessalement.
en_11401092044540

La NNPC Ltd maintient la raffinerie de Port Harcourt et mise sur sa réhabilitation

La compagnie pétrolière publique nigériane abandonne le projet de cession de la raffinerie de Port Harcourt et confirme sa volonté de poursuivre un programme de maintenance malgré des coûts d’exploitation élevés.

Crise politique en France : la feuille de route énergétique menacée d’un nouveau report

La publication du décret de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, attendue depuis deux ans, est compromise par les tensions politiques internes, mettant en péril les investissements stratégiques dans le nucléaire et les renouvelables.

L’EIA reporte plusieurs rapports clés après une réduction de 30 % de ses effectifs

L’Agence américaine d’information sur l’énergie reprogramme ou abandonne plusieurs publications, affectant la disponibilité de données critiques pour les marchés pétrolier, gazier et des énergies renouvelables.
en_11403008269540

Le Brésil démantèle un réseau criminel de 52 milliards BRL dans les carburants

Les autorités brésiliennes ont lancé une vaste opération ciblant un système de blanchiment lié au secteur des carburants, impliquant des fonds d’investissement, des fintechs et plus de 1 000 stations-services à travers le pays.

Le gaz naturel et le solaire bénéficient d’un large soutien aux États-Unis

Une étude nationale du cabinet Davies Group révèle que les Américains soutiennent massivement le développement simultané des énergies renouvelables et fossiles, avec un appui marqué pour le gaz naturel et l’énergie solaire.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.