Les émissions de carbone liées à l’industrie du charbon sont en ligne de mire pour respecter l’Accord de Paris. En cause notamment, le faible coût des taxes sur les émissions du charbon en proportion de leur impact important sur le climat.
Émissions de carbone : le charbon en ligne de mire
L’industrie du charbon est l’une des plus impactées par les réductions imposées des émissions de carbone. Ainsi, les pressions pour réduire les émissions se sont vivement accentuées. Et ce, dans un contexte où les investisseurs cherchent de plus en plus à prendre en considération les problématiques environnementales, sociétales et gouvernementales (ESG).
La majorité des émissions de carbone liées au charbon sont causées par la consommation plutôt que de la production. Pourtant, ce sont les producteurs qui sont poussés à faire attention à leurs émissions.
Le méthane incriminé
Les émissions provenant du charbon équivalent entre 10 kg et 630 kg de CO2 par tonne de charbon. Le méthane est l’un des principaux combustibles rejetés lors de l’utilisation du charbon. En sachant que le méthane émet, à quantité égale, environ 20 fois plus de gaz à effet de serre que le dioxyde de carbone (CO2).
En outre, certains types de charbon rejettent plus de méthane que d’autres. Les gisements de charbon profonds contiennent d’importants taux de méthane. L’exploitation minière souterraine produit donc davantage d’émissions de méthanes que le forage en surface.
Le type de charbon utilisé est également important. Les charbons métallurgiques sont trois fois plus polluant que le charbon thermique. Contenant plus de méthane, ils se trouvent aussi en majorité dans des mines souterraines.
L’industrie du charbon est ainsi l’une des plus impactées par l’objectif de passage à zéro émission net. Ainsi, les producteurs et investisseurs sont de plus en plus sous pression. En cause, la fixation du prix du carbone qui pourrait également transformer les couts et prix de l’industrie.
Augmenter la taxe sur la tonne de charbon
Jusqu’à présent, les taxes carbone imposées sur le charbon de chaudière ont été éphémères et ont échoué à réduire les émissions. Malgré cette tendance, un prix fixe sur le charbon n’est pas à exclure. Selon plusieurs études, les experts estiment que 2021 pourraient être une année charnière.
L’UE a proposé une taxe sur le charbon qui pourrait être répliquée dans d’autres pays. Un prix de $110 par tonne de charbon suffirait pour respecter les engagements pris lors de l’Accord de Paris. Et ce, en comparaison avec la base actuelle de $40 dollars par tonne.
Quel avenir pour le charbon ?
Si une tarification était fixée, les prix du charbon métallurgique et thermique pourraient augmenter de 34%. Le charbon peinerait à rester compétitif et les producteurs pourraient perdre d’importantes marges.
Plusieurs mines de charbon ont pris des mesures d’atténuation pour réduire ces effets. Notamment la mise en place de torchage permettant d’éliminer le méthane. Un prix fixé sur le charbon pousserait davantage de producteurs à opter pour ces mesures. Le succès de ces mesures est crucial pour réduire les émissions. N’en reste pas moins qu’aujourd’hui le charbon est encore compétitif économique. En Chine, le charbon renaît même de ses cendres, et jamais les émissions de carbone liées au charbon ne seront plus élevée qu’en 2021.