Ces émissions de carbone doivent être contrôlées selon l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) qui souligne l’urgence d’accélérer la transition énergétique. La mise en place de politiques plus ambitieuses devra être une priorité. Toutefois, le retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris et l’agenda climatique de 2021 laissent espérer un futur plus propre.
Des émissions de carbone en forte reprise
Une baisse de 6% des émissions carboniques en 2020 en trompe-l’œil
Les émissions de carbone ont diminué de 6% en 2020 par rapport à 2019, une première depuis la Seconde Guerre Mondiale. 2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre (GES) n’ont ainsi pas été envoyés dans l’atmosphère.
La réalité est cependant moins optimiste. Selon le dernier rapport de l’IEA, « après avoir atteint un point bas en avril, les émissions mondiales ont rebondi fortement ». Une hausse de 2% a été ainsi relevée en décembre 2020 comparé à 2019.
La situation s’explique par la reprise de l’activité économique et des transports, plus particulièrement aérien. Cependant, la baisse de la demande en électricité a réduit de 450 millions de tonnes les GES.
Des politiques étatiques peu ambitieuses ?
Outre le retour du trafic, l’IEA pointe du doigt la faiblesse des politiques menées par les États. Le rapport énonce qu’il « Il faut engager des changements structurels rapides dans la façon dont nous utilisons et produisons l’énergie ». En 2020, L’Agence avait déjà exhorté les États de mettre au cœur de leurs plans de relance les énergies propres.
En France, en février dernier, le tribunal administratif de Paris a jugé illégal l’inaction climatique du gouvernement français pour réduire les GES. Les participants de la Convention Citoyenne pour le Climat estiment également insuffisant les décisions retenues par Emmanuel Macron.
Trouver l’équilibre entre sécurité énergétique et objectifs climatiques ?
Les États doivent respecter leurs ambitions climatiques tout en assurant la sécurité énergétique du pays. Toutefois, de nombreux pays restent dépendants aux énergies fossiles dont les pays émergents comme l’Inde et le Brésil et la Chine.
En Chine par exemple, la production d’électricité est assurée en grande partie par le charbon. Le premier émetteur du monde est le seul à avoir connu une croissance grâce à une levée rapide des restrictions. Il a ainsi connu une augmentation de 0,8% de ses émission de GES pour 2020 par rapport à 2019.
De leur côté les États-Unis, les émissions de GES ont baissé de 10%. Mais, fin 2020, la courbe était proche de celle de 2019. Avec la hausse du prix du gaz naturel et l’arrivée du temps hivernal, le pays a dû s’approvisionner en charbon.
Contenir le réchauffement climatique et renforcer les EnR
Limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C
Lors de l’Accord de Paris sur le Climat en 2015, les pays s’étaient engagés à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’augmentation. Pour réaliser cet objectif, 500 millions tonnes de CO2 par an devraient être produites en moins par le seul secteur de l’énergie.
De leur côté, des grandes puissances mondiales ambitionnent d’atteindre rapidement la neutralité carbone. La Chine vise l’horizon 2060. L’European Green Deal fixe lui 2050 pour l’Union Européenne, le même objectif souhaité par les américains.
De nombreux évènements pour le climat en 2021
La nouvelle année a bien débuté avec le retour du deuxième pollueur mondial, les États-Unis, dans l’Accord de Paris. Le président Biden a par ailleurs décidé d’organiser un sommet international sur le climat en avril.
D’autres rendez-vous internationaux se tiendront à l’image de la COP26 se tenant à Glasgow en novembre. Le Royaume-Uni est effectivement très ambitieux visant une réduction de ses émissions en CO2 de 68% d’ici 2030 et la neutralité carbone de l’UKCS d’ici 2050.
Les EnR représentent 90% de l’augmentation de la capacité énergétique mondiale en 2020
Les énergies renouvelables devraient être la première source d’énergie pour la production d’électricité d’ici 2025. Pour l’année 2020, elles représentent plus de 90% de l’augmentation de la capacité énergétique totale mondiale.
Face à la baisse de demande en pétrole et charbon, des entreprises telles accélèrent leur transition énergétique. Shell se fixe ainsi 2050 pour atteindre la neutralité carbone par exemple. Total affirme quant à elle produire 100 GW d’EnR d’ici 2030.
Ces entreprises investissent donc davantage dans les projets éoliens, solaires et hydrauliques. Le marché des véhicules électriques est d’ailleurs en pleine expansion.
Finalement, il est temps de retenir les enseignements de la crise sanitaire. Les objectifs climatiques ne pourront qu’être atteints par un engagement sans limite des États, des entreprises et des citoyens.