L’émission carbone devrait atteindre un nouveau record, faute d’implication suffisante des États dans le processus de développement durable. L’IEA crée alors un nouveau dispositif de surveillance fiscale Sustainable Recovery Tracker. Son but est de mesurer le taux d’investissement des gouvernements dans les énergies vertes ainsi que leur empreinte carbone.
L’émission carbone en périphérie des préoccupations actuelles
La crise sanitaire actuelle a réussi à mobiliser des investissements publics et privés colossaux pour redresser l’économie mondiale ($16 trillions). Selon un rapport de l’IEA, les gouvernements consacrent seulement 2% des dépenses de relance économique aux énergies vertes. Tandis que des sommes plus importantes sont consacrées à des secteurs plus lucratifs de l’économie pour la stabiliser.
Dans cette optique, les objectifs climatiques de la COP21 sont loin d’être atteignables avec une prévision d’aggravation de l’actuelle situation. Selon l’IEA, si les gouvernements continuent dans cette trajectoire, les émissions de CO2 atteindront un nouveau pic en 2023. Laissant place à un échec total des objectifs climatiques prévus pour 2050 avec le fracas de « l’émission zéro carbone ».
« Nombre d’entre eux [États] ont du mal à faire suivre leur argent avec leurs paroles. Malgré la hausse du nombre d’ambitions liées au climat, le montant de fonds de relance dédiés à l’énergie renouvelable représente seulement une petite fraction du total », déclare Fatih Birol directeur exécutif de l’IEA.
Un nouveau dispositif de surveillance
Le Sustainable Recovery Tracker, ou Traceur de Reprise Durable, permet aux chefs d’États de prendre des mesures plus efficaces face à l’urgence climatique. Ce dispositif permet de savoir à quel point le pays en question est impliqué, via ses dépenses et émissions de carbone. C’est un élément clé au sommet du G20 qui se tiendra le 22 et 23 juillet à Naples.
Ce système de Traceur voit le jour au début de la crise sanitaire, quand l’IEA lance le Plan de Reprise Durable. Les recommandations proposent une dépense globale annuelle de $1 trillion en énergie renouvelable pour que le Plan fonctionne efficacement. Au-delà d’un but climatique, ce Plan est censé dynamiser la croissance économique mondiale et créer des millions d’emplois.
Cependant, l’attention accordée par les chefs d’États aux différentes problématiques soulignées par l’IEA dans le Plan est insuffisante. Les prévisions de budget public et privé consacré au renouvelable s’élèvent à environ $350 milliards par an à l’horizon 2023. Contribuant seulement à hauteur de 35% au budget préférentiel envisagé dans le Plan.
Fortes disparités entre les États du Sud et du Nord
Des disparités entre États plus développés et pays émergents se fait sentir au niveau des investissements dans les énergies renouvelables. Les pays riches ont déjà atteints 60% des dépenses envisagées dans le Plan. Tandis que ce pourcentage s’abaisse à 20% pour les pays émergents, faute de ressources financières suffisantes.
« Plusieurs pays – spécialement ceux où les besoins sont les plus importants – sont aussi en train de manquer les bénéfices que les investissements dans les énergies vertes apportent, comme une croissance économique plus forte, de nouveaux emplois et le développement de l’industrie énergétique du futur. », déclare Fatih Birol.
Le Traqueur de Reprise Durable issu du Plan de Reprise Durable est un excellent outil pour répondre à l’urgence climatique. Ce système pensé conjointement avec le FMI, montrera ses points efficaces et ses faiblesses à l’issue du G20. Ce sommet sera présidé par l’Italie et portera essentiellement sur la question climatique, inégalement traitée parmi les gouvernements.