Dans une démarche vers la transition énergétique, les Émirats Arabes Unis ont récemment inauguré la centrale solaire Al Dhafra, présentée comme l’une des plus grandes installations solaires au monde. Cette inauguration survient dans un contexte particulier, juste avant la tenue de la conférence de l’ONU sur le climat (COP28).
Un Projet de Transition Énergétique Contrasté
Alors que les Émirats sont connus pour leur riche industrie pétrolière, cette initiative marque un tournant significatif dans leur politique énergétique. Le projet, situé à 30 kilomètres au sud d’Abou Dhabi, est une prouesse technique et environnementale. Les 4 millions de panneaux photovoltaïques double face, couvrant une superficie de 21 kilomètres carrés, ont une capacité de production de 2 gigawatts. Cette énergie est suffisante pour alimenter environ 160 000 foyers, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre de près de 2 millions de tonnes annuellement.
Collaboration Internationale et Impacts Environnementaux
Ce projet est le fruit d’une collaboration internationale, avec une participation majoritaire des compagnies publiques émiraties, TAQA et Masdar, et une part significative détenue par le chinois Jinko Power Technologie et le français EDF Renouvelables. Le PDG d’EDF Renouvelables, Bruno Bensasson, souligne l’impact positif de la centrale sur l’environnement, équivalant au retrait de 800 000 voitures de la circulation.
Stratégie Environnementale des Émirats: Ambitions et Réalités
Cependant, cette avancée dans les énergies renouvelables contraste avec les projets des Émirats de hausser leur production pétrolière. Le pays prévoit une augmentation significative de sa production de brut, passant de trois à cinq millions de barils par jour d’ici 2027. Cette contradiction soulève des questions sur la cohérence de la stratégie environnementale du pays, notamment vis-à-vis de son engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Technologies Avancées de la Centrale Al Dhafra
La centrale Al Dhafra est équipée de technologies avancées, augmentant son efficacité de 20% par rapport aux installations solaires traditionnelles. En effet, ces technologies incluent des panneaux solaires mobiles, nettoyés par des robots, optimisant ainsi la capture de l’énergie solaire. Abdulaziz Al-Obaidly, directeur des opérations de Masdar, met en lumière ces innovations technologiques.
De plus, la Position des Émirats sur la Scène Internationale de la Lutte contre le Changement Climatique.
Sultan Al Jaber, dirigeant de Masdar, joue également un rôle clé en tant que président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière ADNOC. En outre, sa position au carrefour de l’industrie pétrolière et des énergies renouvelables est représentative des défis et des opportunités qui caractérisent la transition énergétique des Émirats.
L’inauguration de la centrale solaire Al Dhafra aux Émirats Arabes Unis illustre la complexité de la transition énergétique dans un pays riche en pétrole. Alors que cette initiative marque un pas significatif vers les énergies renouvelables, elle coexiste avec des plans d’expansion de la production pétrolière, soulevant des questions sur l’équilibre entre développement économique et responsabilité environnementale. La COP28 sera un moment déterminant pour évaluer l’engagement réel des Émirats dans la lutte contre le changement climatique.