Les batteries de stockage d’énergie sans contrat fixe, désignées comme « merchant BESS », sur les marchés de gros indiens ont généré des profits pour la première fois en 2024, d’après une étude publiée par Ember. Cette évolution résulte d’une baisse importante des coûts d’acquisition et d’une augmentation sensible des revenus liés à la participation aux marchés de l’électricité.
Baisse significative des coûts et croissance des revenus
Selon Ember, le coût des batteries de stockage a chuté de près de 80% au cours de la dernière décennie, passant de $94,700 par mégawattheure (MWh) en 2015 à $20,400 par MWh en 2025. Parallèlement, les revenus potentiels issus de la vente d’électricité sur les marchés ont été multipliés par cinq sur la même période, atteignant $28,800 par MWh en 2025. Cette évolution conjointe des coûts et des revenus rend les batteries de stockage particulièrement attractives pour les opérateurs du réseau.
Une dynamique de marché portée par la volatilité des prix
Le rapport d’Ember souligne que les batteries de stockage se chargent pendant les périodes d’électricité bon marché, généralement durant les heures d’ensoleillement, puis restituent l’énergie lors des pics de demande lorsque les prix sont plus élevés. Entre 2022 et 2024, le prix de l’électricité a presque atteint le plafond de $0,12 par kilowattheure (kWh) dans une heure sur six sur le marché au jour le jour, tandis que les prix de la mi-journée ont diminué de près de 20% durant l’été. Certains jours de l’été 2025, les prix sont tombés presque à zéro, témoignant de la forte volatilité désormais caractéristique du marché indien.
Cette variabilité s’inscrit dans la transformation du mix énergétique, marquée par une croissance du solaire et une adaptation limitée des centrales thermiques, qui peinent à répondre rapidement aux évolutions de la demande.
Des rendements accrus avec les services auxiliaires
Ember estime qu’une batterie de stockage installée en 2025 peut atteindre un taux de rendement interne (TRI) de 17% en se limitant à la participation au marché au jour le jour. L’ajout de services auxiliaires, essentiels à l’équilibrage du réseau, permettrait de porter ce TRI à 24% dans les scénarios les plus favorables, pour des revenus annuels allant jusqu’à $39,600 par MWh. Selon les prévisions les plus prudentes, le rendement resterait élevé à 21%, notamment grâce à l’accroissement des revenus provenant des services d’ajustement du réseau.
L’évolution rapide du marché incite les acteurs à surveiller attentivement la demande croissante en services auxiliaires et les perspectives offertes par l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique indien.