Le Mexique dispose des conditions techniques pour devenir une puissance solaire mondiale, selon un rapport publié par le groupe de réflexion sur l’énergie Ember. Combinant un ensoleillement exceptionnel et des technologies de stockage de plus en plus accessibles, le pays pourrait assurer jusqu’à 90 % de sa consommation électrique grâce à l’énergie solaire couplée à des batteries.
Le solaire, pilier de la production électrique d’ici 2030
L’étude modélise des scénarios basés sur 18 années de données horaires de radiation solaire et de demande électrique, montrant qu’un système combinant panneaux solaires et stockage pourrait répondre à la majorité des besoins du pays, avec seulement 6 % d’excédent de production. Actuellement, le solaire représente 6,6 % de l’électricité produite au Mexique, mais ce chiffre pourrait atteindre 20 % d’ici 2030 si les déploiements s’accélèrent pour atteindre 36 gigawatts (GW) de capacité solaire et 30 gigawattheures (GWh) de stockage.
Une dépendance au gaz importé remise en question
Un tel développement permettrait au pays de réduire d’environ 20 % sa dépendance au gaz importé des États-Unis. Dans un scénario plus ambitieux encore, Ember estime que le Mexique pourrait éliminer entièrement ces importations d’ici la fin de la décennie, avec 58 % de l’électricité provenant du solaire. Mexico figure par ailleurs parmi les trois meilleures villes au monde pour la performance solaire sur 24 heures.
Des coûts d’installation bien supérieurs à la moyenne mondiale
Malgré ce potentiel, les coûts d’investissement actuels constituent un obstacle majeur. Le rapport note que les projets solaires au Mexique coûtent 38 % de plus que la moyenne mondiale, tandis que les installations de batteries sont deux fois plus chères. En conséquence, atteindre l’objectif de 45 % d’électricité propre d’ici 2030 coûterait environ 50 % de plus que la moyenne mondiale.
Appel à des réformes pour rendre les projets compétitifs
L’étude recommande la mise en place de réformes pour combler cet écart, notamment via des appels d’offres compétitifs, la simplification des procédures d’autorisation, l’expansion du réseau de transport électrique, l’accès à des financements moins coûteux et le développement de chaînes d’approvisionnement locales.
Le rapport conclut qu’en réduisant ces coûts, le Mexique pourrait renforcer son indépendance énergétique et exploiter pleinement son potentiel solaire.