Les dirigeants de l’UE ont trouvé un accord de principe pour la mise en place d’un embargo sur le pétrole russe. Ainsi, selon Charles Michel, président du Conseil européen, les importations devraient immédiatement réduire de 75 %. Toutefois, environ 10 % des importations seront temporairement exemptées. Ceci pour aider les pays enclavés comme la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie.
Un embargo coûteux pour l’UE ?
Si l’embargo débouche sur une interdiction immédiate de 75 % des importations de brut russe, ce chiffre devrait passer à 90 % d’ici la fin de l’année. En conséquence, les membres de l’UE devront remplacer le brut russe par du Brent, plus cher. Ainsi, ceci augmentera la facture énergétique européenne.
Selon Rystad Enerdy, l’UE importe entre 3 millions et 3,7 millions de barils de pétrole de l’Oural par jour. Son remplacement, avec du Brent à 120 $ le baril, entraînera un surcoût d’au moins 2 milliards de dollars par mois.
Néanmoins, cet embargo permet de réduire les revenus de Moscou et ainsi freiner la guerre en Ukraine.
Quelles conséquences pour la Russie ?
Cet embargo, s’il n’est pas total, reste important. En 2021, les exportations russes ont atteint $110 milliards. Cela correspond à plus d’un cinquième des recettes totales liées aux exportations de matières premières russes.
Moscou pourrait exporter son pétrole vers d’autres destinations mais il sera très difficile de toutes les remplacer. L’Inde a acheté énormément de brut russe mais les raffineries du pays tournent au-delà de leur capacité officielle. De plus, l’économie chinoise est frappée par la COVID-19.
La Russie pourrait gagner quelque 8,1 milliards de dollars par mois en exportant 3 millions de barils par jour vers l’UE, en prenant les prix actuels du brut de l’Oural. Rystad estime que Mascou est en capacité de réacheminer environ 1 million de barils précédemment destiné à l’UE. Ainsi, les 3 millions de barils passeront rapidement à 1,75 million de barils.
Ainsi, Moscou perdrait au moins 3,4 milliards de dollars par mois, soit environ 40 % des recettes mensuelles permises par les exportations vers l’UE. Cette somme pourrait, par la suite, atteindre les 4,5 milliards de dollars par mois.
En somme, l’embargo pétrolier fera plus de mal à la Russie qu’à l’Europe.