Le “bouclier tarifaire” sur l’électricité ne se traduira pas par un “rattrapage” sur les factures l’an prochain malgré un besoin de financement supplémentaire d’environ 2 milliards d’euros pour mettre en œuvre cette mesure, a indiqué lundi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Le gouvernement s’était engagé à limiter cette année la hausse des factures d’électricité à 4%, une mesure qui va coûter plus cher que prévu. “Il va y avoir un besoin de financement supplémentaire en 2023”, car “les prix de l’électricité ont plutôt évolué à la hausse”, a reconnu M. Le Maire.
Pas de rattrapages sur les factures
Le projet de loi de finances financera ce besoin de financement, « de l’ordre de 2 milliards d’euros », explique-t-il.
“Je veux être très clair avec nos compatriotes, il n’y aura aucun rattrapage sur leur facture d’électricité. Les consommateurs français ne verront aucun rattrapage lié à ce besoin de financement sur leur facture en 2023″, a-t-il insisté.
La CLCV avait auparavant alerté sur le fait que le bouclier tarifaire pour cette année pourrait n’être qu’un “mirage”, avec un probable rattrapage tarifaire de +8% l’an prochain sur l’électricité.
“Un tel rattrapage risque fort d’induire une hausse stratosphérique du prix de l’électricité début 2023″, s’est inquiétée dans un communiqué l’association de défense des consommateurs, qui fondait ses craintes sur une délibération récente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Dans un contexte de forte inflation et à l’approche des élections législatives, cette perspective a aussi pris une tournure politique.
“Une hausse de 8% de l’électricité est bien prévue par le gouvernement. J’avais prévenu les Français qu’Emmanuel Macron leur mentait et augmenterait leur facture après les élections”, a réagi Marine Le Pen sur Twitter. “Ce sera pareil pour le gaz et le carburant. Seuls les députés RN vous protégeront de ce racket”, a-t-elle écrit.
“En 2023, nous voulons continuer à protéger les Français contre l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz”, a de son côté assuré M. Le Maire, estimant qu’il est toutefois trop tôt pour donner des détails à ce sujet. “Je vous donne rendez-vous à la rentrée 2022 lorsque nous examinerons le projet de loi de finances”, a-t-il dit.