France: Élections législatives, quel programme énergétique pour Renaissance ?

À l’heure d'un tournant historique pour la France, le parti présidentiel Renaissance maintient la ligne de conduite fixée par la politique énergétique d’Emmanuel Macron, misant sur la question du nucléaire français et de la fin des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.

Partager:

Législatives programme Renaissance

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Dans un tournant politique qui s’annonce historique pour la France, le parti Renaissance a dévoilé son programme énergétique. En continuité avec la politique énergétique menée par le président Emmanuel Macron, le parti présidentiel tente de convaincre les électeurs avec un programme en faveur du nucléaire français et des énergies renouvelables.

Un Programme Nucléaire Ambitieux

Le parti Renaissance, en phase avec la politique énergétique menée par le président Macron, dévoile un plan énergétique qui place le nucléaire au centre de la stratégie de décarbonation de la France. Ce programme inclut la création de 14 nouveaux réacteurs nucléaires, répartis en deux phases. La première prévoit la construction de six réacteurs EPR2, tandis que la seconde en ajoute huit autres. Cette initiative vise à garantir une production énergétique stable et décarbonée.

En outre, le parti propose également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants tant qu’ils répondent aux normes de sécurité. Cette mesure assure le maintien en exploitation de tous les réacteurs actuels pour une production d’énergie fiable. Le développement de SMR est également prévu afin d’offrir une flexibilité accrue et des coûts de déploiement réduits.

L’innovation est un pilier central de ce programme, avec des investissements significatifs dans la recherche et le développement de nouvelles technologies nucléaires, notamment le recyclage du combustible et la gestion des déchets radioactifs.

Le nucléaire se présente comme un élément essentiel pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et garantir une production d’énergie à faible émission de carbone. Une vision que prône sans contestes Renaissance. En témoigne la visite de l’EPR de Flamanville par le président en mai dernier, marquant une étape cruciale pour la transition énergétique française.

« L’Europe de l’atome » : une vision d’avenir

À l’occasion de son discours à La Sorbonne en avril, Macron a également plaidé pour la construction d’une « Europe de l’atome ». Cependant, cette vision se heurte à des divisions au sein même de l’UE, entre les États pronucléaires comme la France et ceux dit antinucléaires tels que l’Allemagne. Pour le chef de l’État, l’essentiel est de produire de l’électricité décarbonée, qu’elle soit d’origine nucléaire ou renouvelable. Il a également souligné l’importance des interconnexions électriques en Europe, visant à créer un marché de l’électricité décarbonée intégré et résilient.

Accent sur les Énergies Renouvelables

Renaissance ne se contente pas de promouvoir le nucléaire. Le parti met également un fort accent sur les énergies renouvelables. Il propose de rendre les véhicules écologiques plus accessibles avec l’introduction de 100 000 véhicules électriques en location à 100 euros par mois chaque année. Une mesure mise en place depuis le 1er janvier 2024 et dont une reconduction est prévue pour 2025. Par ailleurs, un fonds dédié à la rénovation énergétique des bâtiments est prévu pour rénover 300 000 logements d’ici 2027, ciblant principalement ceux présentés comme étant des passoires thermiques.

Le programme inclut également une expansion significative de l’éolien en mer par le biais d’appels d’offres, d’investissements participatifs ou par la BEI (Banque Européenne d’Investissement), visant à atteindre une capacité de 18 GW d’ici 2035, ainsi que le doublement du rythme de déploiement de l’énergie solaire photovoltaïque pour atteindre 75 GW. En témoigne l’inauguration du parc éolien de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, en 2022.

Malgré une réticence initiale, Renaissance prévoit de maintenir et de doubler la capacité de l’éolien terrestre à 40 GW d’ici 2035, incluant des efforts pour remplacer les anciennes éoliennes par des modèles plus performants. L’ambition de multiplier par cinq la production de biogaz d’ici 2030 à 50 TWh est également mise en avant, positionnant le biogaz comme une composante clé du mix énergétique.

En dépit de la réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle, le parti s’engage fermement à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990 et de 20 % d’ici 2027, prenant également en compte les objectifs fixés par les Accords de Paris.

Hydrogène et Hydroélectricité

Le programme de Renaissance pour l’hydrogène vise à investir dans la production d’hydrogène vert, avec un objectif de 6,5 GW de capacité d’électrolyse d’ici 2030. Ce projet s’inscrit dans le cadre du plan France 2030, visant à positionner la France comme un leader mondial de l’hydrogène. Dans ce contexte, la France a instauré une stratégie pour l’hydrogène décarboné avec un financement de 7 milliards d’euros, auquel s’ajouteront près de 2 milliards d’euros supplémentaires grâce à l’initiative France 2030 afin d’accélérer sa mise en œuvre. Le développement de véhicules à hydrogène, y compris des voitures, camions, et trains, est également prévu.

En matière d’hydroélectricité, le parti prévoit de moderniser et d’augmenter la capacité des infrastructures existantes. Des projets de rénovation et d’extension des barrages sont prévus pour améliorer leur efficacité et leur production énergétique.

Implications Sociales et Économiques

Sur le plan social, Renaissance propose d’aider les entreprises afin que celles-ci puissent investir dans des technologies vertes et adopter des pratiques plus durables. Cette mesure inclut des subventions pour les projets liés à l’énergie renouvelable et à l’hydrogène décarboné. Par ailleurs, le parti propose également de simplifier les démarches administratives pour les PME, encourageant l’innovation et la prise d’initiative ainsi que de réduire les charges patronales pour les salaires au-dessus du SMIC, afin de favoriser les augmentations de salaires sans augmenter les coûts pour les entreprises.

Le parti présidentiel prévoit également de diminuer les factures d’électricité de 10% à 15% dès février 2025, en réponse à la hausse des tarifs énergétiques entrainée par la Guerre en Ukraine. Une mesure phare promise par le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, Bruno Le Maire, et le Premier ministre, Gabriel Attal.

« 200 euros de moins […] grâce à la réforme du marché européen de l’électricité que nous avons obtenue. »

À cela s’ajoute l’annonce du Premier ministre d’un budget de 40 milliards d’euros consacré à la planification écologique pour 2024. Ce financement vise à soutenir diverses initiatives, telles que la simplification du DPE (diagnostic de performance énergétique) et l’accès aux aides de MaPrimeRénov’, lancée en janvier 2020, afin d’encourager la rénovation thermique des bâtiments. Ces mesures, qui font partie d’un programme plus large, visent à faire progresser la transition écologique du pays tout en stimulant la croissance économique ainsi que l’emploi dans les secteurs verts​.

Contradictions et défis

Malgré un programme énergétique ambitieux, Renaissance doit faire face à de nombreuses contradictions et défis. La réactivation de la centrale à charbon de Saint-Avold, pour répondre aux besoins énergétiques français, remet en question l’engagement du parti à abandonner de manière définitive les énergies fossiles. De plus, le développement rapide des énergies renouvelables, bien qu’encourageant, pourrait rencontrer des obstacles réglementaires et des résistances locales, notamment pour l’éolien terrestre et offshore. Les investissements massifs nécessaires à la transition énergétique pourraient alourdir les finances publiques et nécessiter des partenariats privés robustes.

Par ailleurs, la réalisation des objectifs dépendra largement des progrès technologiques et de l’innovation, qui pourraient ne pas suivre le rythme attendu. Moderniser et adapter les infrastructures existantes pour intégrer les nouvelles sources d’énergie pose également un défi technique et logistique considérable. D’autre part, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, bien que planifiée, repose sur une technologie coûteuse à long terme, avec des risques associés aux déchets nucléaires et à la sécurité. Une mesure qui pourrait également accentuer la dépendance énergétique de la France envers le nucléaire, menacé par l’augmentation et la concrétisation des projets liés à la fusion.

Le programme énergétique de Renaissance propose une vision ambitieuse pour l’avenir énergétique de la France. En misant sur le nucléaire et les énergies renouvelables, le parti présidentiel entend répondre aux besoins croissants en énergie tout en réduisant drastiquement les émissions de CO2. Avec des investissements dans l’innovation et les infrastructures, Renaissance veut positionner la France en leader mondial de la transition énergétique. Ce plan promet des bénéfices économiques et sociaux significatifs, tout en assurant une énergie durable et souveraine pour les générations futures, bien que la présence de défis significatifs et de contradictions soient notables. Malgré cela, les ambitions nourries par Renaissance en matière d’énergie restent largement partagée par le parti du centre droit Horizon, formé par l’ancien Premier Ministre et actuel maire du Havre, Édouard Philippe.

France : les factures d’électricité resteront stables en 2026 malgré la fin de l’Arenh

Le ministère de l’Économie prévoit une stabilité des tarifs réglementés en 2026 et 2027 pour 19,75 millions de foyers, malgré la suppression du dispositif Arenh et l’instauration d’un nouveau mécanisme tarifaire.

L’Union française de l’électricité publie 50 mesures pour électrifier l’économie française

La fédération du secteur électrique propose un plan complet pour réduire la dépendance aux énergies fossiles en remplaçant leur usage dans les transports, l’industrie et le logement par de l’électricité produite localement.

Le gouvernement tchèque rejette l’ETS2 et alerte sur un désavantage face à la Chine et aux États-Unis

Le nouveau ministre tchèque de l’Industrie veut bloquer le futur système européen d’échange de quotas d’émissions, estimant qu’il nuit à la compétitivité et menace l’industrie nationale face aux puissances mondiales.
en_114018191238540

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25€/mois*

*facturé annuellement à 99 € la première année, puis 149€/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2€/mois*
puis 14.90€ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.