Les coupures d’électricité en Égypte, désormais presque quotidiennes, paralysent le pays en pleine vague de chaleur intense. Dans un contexte économique déjà fragile, ces interruptions exacerbent la frustration de la population. Depuis un an, des pénuries d’énergie et de devises étrangères ont forcé le gouvernement à instaurer des délestages planifiés, aggravant le sentiment d’insécurité énergétique en Égypte.
Un Impact Quotidien Dévastateur
À Assouan, où les températures atteignent des sommets, les coupures peuvent durer jusqu’à quatre heures par jour. « Les lumières s’éteignent et l’eau s’arrête », raconte Tarek, un habitant local. La situation est encore pire dans les villages où les coupures imprévues provoquent la perte de nourriture et des coups de chaleur mortels. En juin, la députée d’Assouan, Riham Abdelnaby, a alerté sur des dizaines de décès dus à l’épuisement thermique, appelant à l’exemption de la région de ces coupures. Les coupures sont également dues à une pénurie de gaz naturel en Égypte.
Colère et Réactions
La canicule de juin a intensifié les coupures, mettant les nerfs des Égyptiens à rude épreuve. L’animatrice de talk-show Lamis al-Hadidi a exprimé l’indignation collective en affirmant que « l’électricité n’est pas un luxe, c’est un droit des plus basiques ». Les coupures endommagent les appareils et privent les habitants d’eau et de communication, soulevant des questions sur les indemnisations pour ces pertes.
Les souvenirs de l’été 2013, où les coupures avaient contribué à la chute de Mohamed Morsi, ravivent la méfiance envers le gouvernement actuel. Aujourd’hui, ces interruptions affectent un pays plongé dans une crise économique sans précédent. Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu les deux tiers de sa valeur et l’inflation a atteint 40% l’année dernière.
Excuses Gouvernementales et Perspectives
Le Premier ministre Moustafa Madbouli a tenté de calmer les esprits en présentant les excuses du gouvernement, tout en annonçant que les coupures se poursuivraient. Il a attribué l’augmentation des pannes à un problème dans un gisement de gaz d’un pays voisin, sans le nommer, et a promis la fin des coupures d’ici la troisième semaine de juillet, bien que celles-ci devraient reprendre à l’automne.
Ces mesures ont déjà eu des conséquences tragiques. À Assouan, environ 40 décès liés à la chaleur ont été signalés en juin. À Alexandrie, un musicien est mort en tombant dans la cage d’un ascenseur bloqué lors d’une panne. Bien que les habitants planifient leurs sorties pour éviter les ascenseurs, des incidents similaires ont causé au moins quatre décès depuis l’année dernière.
La situation en Égypte souligne l’urgence de solutions durables pour garantir un approvisionnement énergétique stable. Les mesures temporaires ne suffisent plus, et la population attend des actions concrètes pour améliorer leur quotidien et leur sécurité en ces temps de crise économique et climatique.