L’Égypte fait face à des tensions financières croissantes en raison d’arriérés accumulés envers les compagnies pétrolières et gazières internationales, dans un contexte marqué par la baisse de la production nationale de gaz naturel. L’État a confirmé le versement de plus d’un milliard $ d’arriérés à plusieurs multinationales du secteur, dont Eni, BP et Apache, dans l’objectif de maintenir les investissements étrangers et d’assurer la stabilité du secteur énergétique.
Rôle des majors internationales dans la production égyptienne
Depuis la fin de l’année 2023, l’Égypte connaît une crise énergétique ayant conduit à la suspension des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). Le pays est redevenu importateur net de GNL début 2024, conséquence d’une diminution significative de la production, notamment sur le champ Zohr en Méditerranée orientale. Ce recul de la production a entraîné la mise en place de plans d’achat massif de GNL pour répondre à la demande intérieure, avec des commandes prévues pour 40 à 60 cargaisons pour la saison estivale et jusqu’à 290 cargaisons d’ici à 2027.
Les autorités égyptiennes insistent sur l’importance du paiement des dettes contractées auprès des sociétés internationales pour éviter tout désengagement des investisseurs. Ce soutien financier est jugé indispensable afin de préserver les opérations d’exploration et de développement, en particulier dans les zones offshore.
Contexte financier et exigences du Fonds monétaire international
La Banque centrale d’Égypte a indiqué que les réserves de change atteignent actuellement 48,14 milliards $, couvrant près de sept mois d’importations. Parallèlement, la dette extérieure totale s’élève à 155,2 milliards $, représentant 87 % du produit intérieur brut (PIB). Le Fonds monétaire international (FMI) conditionne la poursuite de son programme d’aide de 8 milliards $ à l’assainissement des finances publiques et à une réduction progressive des subventions.
Un accord de financement initial de 3 milliards $ avait été signé en décembre 2022, prévoyant un soutien sur 46 mois pour renforcer la stabilité économique à court terme. Ce cadre impose à l’Égypte une gestion stricte de ses engagements financiers envers les compagnies énergétiques internationales.
Perspectives de remboursement et stabilité du secteur
Depuis l’année 2023, l’Égypte a déjà remboursé 8,5 milliards $ d’arriérés auprès des sociétés énergétiques. Le dernier paiement d’un milliard $ s’inscrit dans ce processus, avec encore 1,4 milliard $ à verser d’ici la fin de l’année, sous réserve de la disponibilité des devises et de la poursuite du soutien du FMI. Ces mesures sont présentées comme essentielles pour garantir la continuité des projets stratégiques et maintenir l’Égypte parmi les acteurs régionaux du gaz naturel.