Les revenus russes sur le pétrole et le gaz risquent d’être fortement impactés, jusqu’à 85 milliards de dollars de pertes, d’après Rystad Energy. Certaines des sanctions occidentales imposées à la Russie ont entraîné une forte décote du prix du pétrole brut de l’Oural.
Selon les recherches de Rystad Energy, la forte décote du prix de l’Oural va impacter négativement les recettes fiscales de la Russie sur le pétrole et le gaz. Les pertes sont estimées jusqu’à 85 milliards de dollars. Toutefois, il en faudra davantage pour saper la production pétrolière russe.
Le prix de l’Oural en forte décote
Le prix du pétrole russe de l’Oural, est moins cher que le Brent (prix de référence mondial), avec une différence d’environ 30 à 40 dollars le baril, depuis avril. L’invasion de Ukraine a augmenté considérablement le prix du Brent, dépassant les 100 dollars le baril.
Alors que durant la crise du Covid-19, plusieurs flux de brut comme les mélanges du Moyen-Orient sont supérieurs au Brent, avec un écart de 15 $ le baril. Depuis l’été 2020, l’écart se réduit autour de 5 dollars le baril.
Dès le déclenchement du conflit russo-ukrainien, le pétrole russe s’échange beaucoup moins cher que le Brent. Dorénavant, le baril passe de 10$ à 40$, ce est qui est l’écart le plus important à ce jour.
À noter que les prix élevés et soutenus du brut n’ont pas le même impact sur tous les producteurs. Outre la décote de l’Oural, certains mélanges canadiens de sables bitumineux voient leur prix baisser de plus de 20$ le baril. Concernant le brut du Moyen-Orient, la décote s’évalue entre 5 et 10 dollars le baril.
Les prémices des sanctions occidentales
Les sanctions occidentales commencent à porter leurs fruits. Selon les estimations de Rystad Energy, les revenus de la Russie seraient en baisse. En 2022, le revenu total de la Russie s’élèverait à 210 milliards de dollars sur le pétrole et le gaz. Cela représenterait une réduction de 30% par rapport à la situation « sans écart » avec le Brent.
À titre de comparaison, les recettes fiscales russes seraient d’environ 295 milliards de dollars si les actifs pétroliers étaient alignés sur le prix du pétrole Brent.
En outre, Daria Melnik, analyste senior chez Rystad Energy, déclare :
« Nous pourrions potentiellement commencer à voir les impacts des sanctions occidentales sur les revenus pétroliers et gaziers russes. La forte remise sur l’Oural coûte cher au gouvernement russe, tout en fournissant une énergie moins chère à certaines économies asiatiques.
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