L’énergéticien français Électricité de France (EDF) a confirmé son intention d’investir €25bn ($26.5bn) d’ici 2030 dans la modernisation et la sécurisation de ses installations nucléaires existantes. Ce programme prévoit notamment des travaux de prolongation de la durée de vie des réacteurs, dont certains atteignent les 40 ans d’exploitation, ainsi qu’un renforcement des capacités d’ingénierie pour anticiper la relance du nucléaire en France.
Un programme centré sur le parc existant
Le plan s’appuie sur le « Grand Carénage », lancé depuis plusieurs années, mais en amplifie l’envergure financière et technique. EDF entend notamment mettre aux normes post-Fukushima une grande partie de ses 56 réacteurs en exploitation. L’entreprise vise également à garantir une meilleure résilience aux aléas climatiques et renforcer ses procédures de sûreté à long terme.
Sur le plan opérationnel, EDF prévoit de mobiliser plus de 12 000 ingénieurs et techniciens sur ses différents sites afin de mener à bien les opérations de maintenance lourde. Cette mobilisation devrait également servir de tremplin pour la formation des futures équipes nécessaires aux nouveaux projets nucléaires annoncés par le gouvernement.
Préparer la relance du nucléaire
Parallèlement à la modernisation de ses infrastructures existantes, EDF prépare l’arrivée de nouveaux réacteurs de type EPR2 (Réacteur Pressurisé Européen de deuxième génération). L’objectif est de garantir une continuité industrielle et technologique entre les générations actuelles de réacteurs et les futures installations. Le financement de cette montée en charge est partiellement assuré par des instruments de dette, notamment des obligations vertes.
Le groupe mise également sur une standardisation accrue des équipements pour limiter les surcoûts et retards observés dans des projets récents. EDF collabore avec plusieurs industriels français pour structurer une chaîne d’approvisionnement compatible avec les exigences de volume et de calendrier à venir.
Effets sur l’emploi et la filière industrielle
L’investissement annoncé devrait générer un impact significatif sur la filière nucléaire française, notamment au niveau des sous-traitants. Le plan prévoit également la réactivation de certains sites industriels laissés en veille ces dernières années. EDF indique que près de 30 % de l’enveloppe budgétaire sera dédiée à la relocalisation ou au renforcement de capacités de production dans l’Hexagone.
À travers ce programme, le groupe vise à restaurer un cycle industriel continu dans le nucléaire civil, après une décennie marquée par une baisse d’investissement et des difficultés techniques sur plusieurs chantiers. Selon EDF, « ces efforts permettront de repositionner la France comme un acteur autonome dans le domaine du nucléaire ».