L’électricien français Électricité de France (EDF) a revu à la baisse la puissance prévue de l’EPR de Flamanville, actuellement en phase d’essai. Le groupe a informé la Commission de régulation de l’énergie (CRE) que, pour la période allant de 2026 à 2031, il prévoyait une puissance maximale de 1 585 mégawatts (MW), contre 1 620 MW précédemment annoncés dans les données publiques officielles. Cette estimation repose sur une hypothèse de rendement final inférieur à celui initialement anticipé, bien qu’aucun élément technique détaillé ne vienne actuellement justifier cet ajustement.
Une divergence de puissance aux conséquences financières
Cette révision, issue d’un rapport de la CRE publié le 30 septembre, a été rendue publique sans documentation technique venant confirmer une limitation structurelle ou un bridage volontaire de la puissance. La CRE précise que les essais de l’EPR sont toujours en cours et qu’en l’absence d’informations validées, elle continue de baser ses analyses sur la puissance théorique de 1 620 MW. Ce chiffre est notamment utilisé pour calculer les coûts de production nucléaire dans le cadre des projections sur les prix futurs de l’électricité.
La différence de 35 MW représente une baisse d’environ 2,2 % par rapport à la puissance annoncée initialement. Selon des estimations relayées dans la presse, cette perte de puissance pourrait représenter un manque à gagner annuel de l’ordre de 15 millions EUR ($15.79mn), si elle se confirmait sur la durée de fonctionnement prévue de l’installation, soit 60 ans. EDF n’a pas confirmé ces chiffres mais a indiqué que la puissance définitive ne sera connue qu’après la phase complète de montée en puissance.
Des tests toujours en cours sur les équipements critiques
Le réacteur de Flamanville 3 a été connecté au réseau en décembre 2024, après plus de 12 années de retards liés à des difficultés techniques et industrielles. Initialement, EDF prévoyait un passage à 100 % de puissance durant l’été 2025. Cette échéance a été repoussée à l’automne en raison de nouveaux ajustements sur le turboalternateur, pièce essentielle de conversion de l’énergie vapeur en électricité.
Des échauffements anormaux avaient été détectés sur cet équipement en début d’année. EDF a procédé à des réglages sur la turbine et indique que leurs effets seront évalués pendant la phase de montée en puissance. L’unité est actuellement à l’arrêt pour des interventions complémentaires sur des soupapes et son redémarrage est programmé pour le 17 octobre. Le groupe précise également que la différence entre les chiffres communiqués au public et ceux utilisés dans ses simulations internes ne devrait pas avoir d’impact significatif.