Electricité de France (EDF) a reporté au 17 octobre la remise en service de l’EPR de Flamanville, actuellement à l’arrêt depuis la mi-juin. Cette décision fait suite à des interventions de contrôle sur une soupape du circuit primaire, a indiqué l’énergéticien public sur sa plateforme de communication technique.
La mise en service complète de ce réacteur de nouvelle génération, qui a été raccordé au réseau national fin décembre 2024, était initialement attendue pour la fin de l’été. EDF avait révisé ce calendrier en août, visant une pleine puissance « avant la fin de l’automne ». Le nouvel ajustement intervient alors que les opérations de vérification technique se poursuivent, notamment sur les équipements de sécurité.
Défaillance technique détectée lors des essais
Le réacteur était déjà à l’arrêt depuis le 19 juin dans le cadre des essais de mise en service, une étape standard pour toute nouvelle installation nucléaire. Le 2 juillet, EDF avait décidé de prolonger l’arrêt pour effectuer une intervention sur trois soupapes situées au sommet du pressuriseur, un composant essentiel maintenant la pression du circuit primaire à 155 bars.
Deux de ces soupapes ont présenté des défauts d’étanchéité ne répondant pas aux exigences techniques, selon les constats faits lors des essais. EDF précise que les opérations en cours visent à garantir le niveau de sûreté requis avant toute montée en puissance du réacteur.
Un chantier au long cours et à coût élevé
Flamanville 3 est le premier réacteur nucléaire mis en service en France depuis 25 ans. Lancé en 2007, le chantier a connu une série de retards et de surcoûts. Initialement estimé à 3,3 milliards d’euros, le coût total du projet s’élève désormais à 22,6 milliards d’euros ($23.81bn), coût de financement compris, selon une estimation publiée en janvier par la Cour des comptes.
Ce dépassement budgétaire s’explique par les aléas techniques, les exigences réglementaires renforcées et les défauts identifiés sur plusieurs composants critiques. EDF continue de tabler sur une mise en service commerciale du réacteur dans les mois à venir, sans fixer de nouvelle échéance précise à ce stade.