Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, exploité par Électricité de France (EDF), ne redémarrera pas avant le 11 avril, soit plus d’un mois après la date initialement prévue. Ce report, confirmé par un message publié le 31 mars sur le site de l’énergéticien, fait suite à une série d’interventions techniques sur des équipements situés dans la partie nucléaire de l’installation.
Selon les précisions fournies à l’Agence France-Presse par EDF, l’arrêt du réacteur depuis le 15 février s’explique par la nécessité de vérifier la qualité de l’eau du circuit primaire, ainsi que par une nouvelle opération de maintenance décidée après la dernière date annoncée du 8 avril. Ces interventions ne sont pas liées aux anomalies précédemment constatées sur le turboalternateur, pour lequel des réglages ont été effectués de manière anticipée.
Défis techniques autour du turboalternateur
Le quotidien économique La Tribune rapporte que les dysfonctionnements persistants du turboalternateur pourraient compromettre la pleine capacité de production électrique du réacteur. D’après la publication, l’intervention requise sur cette pièce essentielle impliquerait l’installation complexe d’un échafaudage dans une zone difficile d’accès. EDF, de son côté, maintient que la montée en puissance de l’unité devrait intervenir à l’été, comme prévu dans le calendrier initial.
La turbine, élément central dans la production d’électricité d’une centrale nucléaire, convertit l’énergie thermique en énergie mécanique pour alimenter l’alternateur. EDF a indiqué que les résultats des récents ajustements ne pourront être évalués qu’après la reconnexion du réacteur au réseau.
Calendrier progressif confirmé malgré les interruptions
Depuis son couplage initial au réseau électrique le 21 décembre 2024, le réacteur Flamanville 3 — douzième EPR (réacteur pressurisé européen) mis en service à l’échelle mondiale — a déjà connu deux arrêts programmés. Ces interruptions s’inscrivent dans une stratégie progressive de montée en puissance, annoncée dès le raccordement de l’unité. EDF avait alors indiqué que jusqu’à dix arrêts de maintenance seraient nécessaires dans la phase de démarrage, incluant des vérifications de plus de 1 500 critères de sûreté.
Dans une communication en date du 4 avril, EDF a réaffirmé sa prévision de production annuelle pour l’ensemble du parc nucléaire français, la maintenant dans une fourchette de 350 à 370 térawattheures (TWh) pour 2025. Cette estimation intègre la contribution attendue de Flamanville 3, malgré les aléas techniques rencontrés depuis son lancement.