L’énergéticien français Électricité de France (EDF) a annoncé une augmentation significative du coût prévisionnel de son programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires, estimé désormais à €72,8 milliards ($85,29 milliards) selon les valeurs de 2020. Lors de la présentation initiale du projet, le montant avancé était de €52 milliards ($60,89 milliards), soit une hausse de près de 40%.
Le projet, destiné à renforcer la capacité nucléaire française, a été lancé après l’annonce du président Emmanuel Macron en 2022 en faveur d’une nouvelle génération de réacteurs de type EPR2. Ces six unités devront fournir une capacité installée d’environ 10 gigawatts, en remplacement partiel des centrales vieillissantes et pour sécuriser l’approvisionnement électrique à long terme.
Objectif de standardisation pour maîtriser les coûts
EDF prévoit de maîtriser les dépenses en appliquant une logique de série industrielle. Selon Xavier Gruz, directeur exécutif chargé des nouveaux projets nucléaires, la stratégie de standardisation pourrait permettre une baisse de 30% des coûts unitaires d’ici la fin de la construction du sixième réacteur. Cette approche vise à capitaliser sur les retours d’expérience et à optimiser les délais et les procédés techniques.
L’électricien bénéficiera d’un prêt subventionné pour financer environ 60% du montant total de l’investissement. Le remboursement de ce financement sera assuré par des contrats pour différence, un mécanisme garantissant un prix de vente minimum pour l’électricité produite.
Décision d’investissement attendue fin 2026
La décision finale d’investissement devrait intervenir d’ici la fin de l’année 2026, a précisé Xavier Gruz lors d’un point presse. Le projet reste soumis à des étapes réglementaires, dont les procédures d’autorisation et les consultations publiques.
La France produit actuellement environ 70% de son électricité à partir du nucléaire, faisant de cette filière un pilier stratégique de son mix énergétique. L’extension du parc nucléaire vise également à soutenir la souveraineté énergétique du pays dans un contexte de transition énergétique et de fluctuation des marchés internationaux.