Le groupe Électricité de France (EDF), détenu à 100% par l’État, a enregistré un bénéfice net de €5,47bn ($5,94bn) au premier semestre 2025, en baisse de 22% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette diminution s’explique principalement par la chute des prix de gros de l’électricité, malgré une hausse de 2,5% de la production nucléaire. Le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 1,28% pour s’établir à €59,43bn ($64,51bn), tandis que l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a reculé de 17,11% à €15,5bn ($16,83bn).
Nouvelle direction et recentrage stratégique
La publication de ces résultats marque la première intervention publique de Bernard Fontana, nommé président-directeur général d’EDF en mai. Ingénieur de formation et ancien directeur général de Framatome, il a été chargé de piloter la relance du programme nucléaire français, qui prévoit la construction de six réacteurs de type EPR2. Il a qualifié les performances du semestre de « solides », mettant en avant une baisse de l’endettement du groupe de €4,4bn ($4,78bn), désormais ramené à €50bn ($54,29bn).
Pour soutenir cette stratégie de relance, EDF vise une simplification de ses structures internes et une amélioration de sa performance opérationnelle. L’entreprise met en œuvre un plan d’économies sur les frais généraux à hauteur d’un milliard d’euros par an d’ici 2030. Bernard Fontana a insisté sur la nécessité de réduire les délais d’exécution des projets et de limiter les interfaces complexes, dans une logique d’efficacité industrielle.
Repositionnement des investissements internationaux
EDF adopte désormais une approche plus sélective dans ses projets à l’étranger, notamment dans les énergies renouvelables. Interrogé sur de possibles cessions d’actifs, notamment dans l’éolien et le solaire aux États-Unis et au Brésil, Bernard Fontana a évoqué une « respiration du portefeuille » sans confirmer de calendrier ni de cibles précises. Ce repositionnement s’inscrit dans la volonté de concentrer les ressources sur les priorités domestiques, dont le programme nucléaire.
Parallèlement, le groupe adapte son offre commerciale à la fin programmée du dispositif d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH), prévue pour janvier 2026. EDF se tourne vers les très grands consommateurs industriels en leur proposant des contrats d’approvisionnement à moyen et long terme.
Accords industriels et valorisation du foncier
Des protocoles d’accord ont récemment été signés avec les groupes de chimie Arkema et Kem One. Un contrat de dix ans a été conclu avec Aluminium Dunkerque, premier site industriel consommateur d’électricité en France. Ces accords doivent garantir des volumes stables pour EDF tout en sécurisant les besoins énergétiques de ces entreprises.
Enfin, EDF a annoncé la sélection de deux opérateurs pour implanter des centres de données sur des terrains lui appartenant, en Seine-et-Marne et en Moselle. Les projets ont été confiés à Opcore, une coentreprise du groupe Iliad et d’InfraVia, ainsi qu’à la société Eclairion. Ces implantations visent à optimiser le patrimoine foncier du groupe dans un contexte de recentrage stratégique.