Le président-directeur général d’Électricité de France (EDF), Luc Rémont, a déclaré que l’électricité produite en France est actuellement la plus compétitive d’Europe et qu’elle surpassera celle des États-Unis sur l’ensemble de leur territoire d’ici 2026. Cette déclaration intervient à deux semaines de la fin de son mandat, alors qu’il était auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises.
Un message adressé aux industriels
Luc Rémont a directement répondu aux critiques des industriels français, notamment ceux à forte consommation énergétique, qui reprochent à EDF des tarifs trop élevés pour maintenir leur compétitivité. Ces entreprises sont engagées dans des négociations de contrats d’approvisionnement à long terme avec l’énergéticien public. « L’électricité, je garantis qu’elle est la plus compétitive en Europe aujourd’hui et qu’elle le sera demain face aux États-Unis, dans tous les États américains », a-t-il affirmé lors de son intervention au Sénat.
Sur les marchés de gros, le prix de l’électricité pour une livraison en 2026 est estimé à un peu moins de 60 euros le mégawattheure (MWh). Ce niveau de prix, selon Luc Rémont, correspond aux coûts de production actuels du parc nucléaire français. Il a ajouté que cette structure tarifaire ne laisse que peu de marge pour des ajustements, en particulier dans un contexte où l’énergie nucléaire reste le socle principal de la production nationale.
Un positionnement face aux tensions politiques
La déclaration du dirigeant intervient après plusieurs mois de tensions entre EDF, l’État actionnaire et les industriels. Ces tensions ont contribué à l’éviction de Luc Rémont en mars dernier, actée par l’Élysée. Il sera remplacé officiellement le 5 mai par Bernard Fontana, actuel directeur général de Framatome, filiale du groupe EDF.
Le PDG a aussi tenu à rappeler que les variations de prix du gaz, énergie importée principalement de Norvège, des États-Unis et de Russie, ne devaient pas être absorbées par EDF via des tarifs électriques réduits. « On ne va pas se mettre à subventionner des industriels français qui sont à 90 % au gaz pour certains », a-t-il précisé, évoquant le risque de sanctions pour abus de position dominante.
Des contrats énergétiques sous surveillance
Selon Luc Rémont, la controverse autour du prix de l’électricité concerne un nombre restreint d’acteurs. Il a insisté sur le fait que « EDF n’est pas fondée à subventionner leur décarbonation », rejetant toute perspective d’assouplissement tarifaire même après son départ. Cette position reflète une volonté de maintenir une ligne de gestion rigoureuse dans un marché soumis à une forte volatilité des coûts énergétiques et à des contraintes réglementaires croissantes.