Le nouveau président-directeur général d’Électricité de France (EDF), Bernard Fontana, a affirmé que les prix de l’électricité resteraient « sous contrôle » en 2026, malgré l’entrée en vigueur d’un nouveau système de tarification. Ce dispositif, qui prendra effet le 1er janvier, remplace le mécanisme en place depuis 2011 imposant à l’énergéticien public de vendre une partie de sa production nucléaire à bas prix à ses concurrents et à certains industriels.
Vers une tarification plus proche des marchés
Le nouveau système instaurera une logique tarifaire davantage alignée sur les dynamiques de marché, tout en intégrant un dispositif de plafonnement des revenus. Au-delà d’un certain seuil de prix, une partie des bénéfices générés par EDF devra être reversée aux consommateurs. Cependant, dans les conditions actuelles du marché de gros, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a estimé qu’une telle redistribution était peu probable en 2026.
Actuellement, environ 60% des clients résidentiels bénéficient du tarif réglementé. Leur facture dépendra de ce nouveau dispositif mais aussi de l’évolution des taxes et frais de transport, éléments qui relèvent de l’autorité de l’État. EDF précise ne pas avoir de contrôle sur ces composantes, ce qui limite sa capacité à influencer l’ensemble du tarif final.
Des inquiétudes sur la protection des consommateurs
La réforme a suscité des critiques, notamment de la part de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui avait alerté en février sur un risque de hausse significative des factures. Un rapport parlementaire récent a également remis en cause la capacité de ce système à protéger efficacement à la fois les usagers et les revenus d’EDF.
Malgré ces réserves, EDF affirme avoir sécurisé 15 000 contrats de fourniture d’électricité à moyen et long terme avec des entreprises, dont 60% concernent des industriels. Ces accords visent à garantir une certaine prévisibilité des prix dans un contexte de volatilité des marchés et de compétition internationale accrue.
Visibilité tarifaire pour les entreprises
« C’est un vrai gage de visibilité pour eux », a déclaré Bernard Fontana à propos de ces contrats, soulignant leur importance pour les entreprises intensives en consommation énergétique. Ces engagements sont considérés comme stratégiques dans un secteur où la compétitivité dépend fortement des coûts d’approvisionnement en énergie.