EDF, l’énergéticien français, a déclaré ce mercredi prolonger la durée de vie de quatre de ses centrales nucléaires au Royaume-Uni, un choix stratégique pour garantir la sécurité énergétique de l’île. Les centrales concernées sont celles de Heysham 1, Heysham 2, Torness et Hartlepool, toutes équipées de réacteurs avancés refroidis au gaz.
Les centrales Heysham 2, située dans le nord-ouest de l’Angleterre, et Torness, au sud de l’Écosse, bénéficieront d’une prolongation de deux ans, leur permettant de produire de l’électricité jusqu’en mars 2030. Heysham 1, également dans le nord-ouest, et Hartlepool, dans le nord-est de l’Angleterre, verront leur exploitation étendue d’un an, jusqu’en mars 2027. EDF avait initialement prévu de fermer ces centrales en 2023.
Mark Hartley, directeur général des opérations nucléaires d’EDF au Royaume-Uni, a rappelé que des investissements massifs avaient été réalisés depuis l’acquisition du parc nucléaire en 2009. Ces efforts, évalués à environ 8 milliards de livres sterling (9,7 milliards d’euros), ont permis d’allonger à plusieurs reprises la durée de vie des installations tout en maintenant une production largement supérieure aux estimations initiales.
Une stratégie d’indépendance énergétique
Ces décisions interviennent dans un contexte où le gouvernement britannique cherche à atteindre des objectifs ambitieux en matière d’énergie propre d’ici 2030. Le ministre britannique de l’Énergie, Ed Miliband, a salué cette prolongation, la qualifiant de « victoire majeure pour l’indépendance énergétique » du Royaume-Uni. Selon lui, le nucléaire reste un pilier indispensable pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques du pays.
EDF a également annoncé un investissement supplémentaire de 1,3 milliard de livres (1,6 milliard d’euros) dans ses cinq centrales nucléaires en activité au Royaume-Uni pour les trois prochaines années. Ces fonds serviront à moderniser les infrastructures et à maintenir les normes de sécurité.
Projets futurs et limitations
En parallèle, EDF poursuit la construction de nouvelles centrales nucléaires, notamment Hinkley Point C et Sizewell C, qui devraient jouer un rôle clé dans l’avenir énergétique du Royaume-Uni. Toutefois, EDF s’est retiré en juillet dernier du processus d’appel d’offres pour le développement de petits réacteurs nucléaires (SMR), invoquant des défis financiers et technologiques.
La cinquième centrale britannique exploitée par EDF, Sizewell B, n’est pas incluse dans les annonces actuelles. Néanmoins, EDF a évoqué la possibilité de prolonger sa durée de vie jusqu’en 2055, ajoutant ainsi deux décennies d’exploitation si cela s’avérait nécessaire pour répondre à la demande énergétique.