Le groupe Électricité de France (EDF) a confirmé la prolongation d’exploitation de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni, à la suite de contrôles techniques et d’inspections de sûreté menés sur ses installations. Les sites concernés sont Heysham 1, situé dans le nord-ouest de l’Angleterre, et Hartlepool, dans le nord-est, dont l’arrêt prévu initialement en 2027 est désormais repoussé à mars 2028. Cette décision vise à garantir la continuité de l’approvisionnement énergétique britannique grâce à l’utilisation prolongée des réacteurs existants.
Un maintien conditionné par les inspections
EDF a précisé que cette extension s’appuie sur les résultats favorables obtenus lors d’évaluations de sûreté menées sur les deux sites. Ces conclusions permettent à l’énergéticien français de poursuivre l’exploitation tout en maintenant les standards exigés par les autorités de régulation. Le directeur des opérations nucléaires d’EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley, a souligné que ces décisions permettent également de préserver plus de 1 000 emplois liés aux activités de maintenance et d’exploitation des installations.
En décembre dernier, EDF avait déjà obtenu une prolongation de la durée de vie des centrales de Heysham 2 et de Torness, désormais prévues pour fonctionner jusqu’en mars 2030. L’ensemble du parc nucléaire britannique opéré par EDF reste sous surveillance régulière, afin d’évaluer en permanence sa capacité à rester opérationnel.
Perspectives pour Sizewell et nouveaux projets
La centrale de Sizewell B, qui fonctionne avec un réacteur à eau pressurisée, n’a pas été incluse dans ce processus de prolongation. Toutefois, EDF a indiqué que des évaluations préliminaires pourraient permettre une extension de 20 ans, jusqu’en 2055. Le maintien de ces infrastructures est considéré comme une étape clé avant l’entrée en service de nouveaux projets nucléaires, dont la mise en service reste sujette à des retards et à des surcoûts.
Parallèlement, EDF mène la construction de deux réacteurs pressurisés européens (EPR) au Royaume-Uni : Hinkley Point C et Sizewell C. Le gouvernement britannique a validé en juillet le projet Sizewell C, dont le coût est estimé à GBP38bn ($48.08bn). Ces projets, bien que stratégiques, font régulièrement l’objet de critiques concernant leurs délais et leur gestion financière.
Un appui à la sécurité énergétique
Dans le contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine, le Royaume-Uni s’appuie sur le maintien et la modernisation de son parc nucléaire pour réduire sa dépendance aux importations d’hydrocarbures. Le prolongement de la durée de vie des centrales existantes permet de stabiliser la production nationale d’électricité, en attendant l’arrivée de nouvelles capacités. Les investissements engagés par Londres, qui dépassent GBP30bn ($37.95bn), incluent la filière des petits réacteurs modulaires (SMR) ainsi que les recherches sur la fusion nucléaire.
Ces prolongations successives s’inscrivent dans une stratégie de maintenance rigoureuse, destinée à optimiser la durée d’exploitation des réacteurs en service, tout en garantissant le respect des standards de sûreté imposés par la réglementation nucléaire britannique.