La plus haute juridiction administrative française a rejeté un recours des syndicats d’EDF contre une décision gouvernementale qui obligeait l’entreprise à vendre de l’électricité à des concurrents plus petits à des prix inférieurs à ceux du marché.
Une décision gouvernementale pour limiter la hausse des prix
Le gouvernement français, qui détient plus de 80 % d’EDF, a pris cette décision au début de l’année. L’objectif : limiter la hausse des prix de l’électricité, afin de promouvoir l’intérêt général.
Le nouveau président, Emmanuel Macron, a pris cette décision avant sa victoire aux dernières élections présidentielles.
Le Conseil d’État a déclaré dans un communiqué qu’il s’agissait d’une mesure « d’intérêt général », visant à « limiter significativement une hausse des prix de l’électricité ».
Le tribunal a donc rejeté la demande des syndicats d’EDF de la suspendre.
Un recours des syndicats contre le plafonnement par EDF
Les syndicats ont fait valoir que la mesure est financièrement handicapante pour l’entreprise. De plus, ils estiment que celle-ci est en mesure de menacer considérablement l’emploi.
Les actions d’EDF étaient en baisse d’environ 1 % à la mi-session.
En mars, EDF a lancé un avertissement sur ses perspectives de bénéfices pour 2022. En cause, l’entreprise estime que les restrictions de prix pourraient faire baisser son EBITDA d’environ 10,2 milliards d’euros.
Cette semaine, EDF a fait état d’un bond de 61 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, à 35,58 milliards d’euros. Notamment grâce à la hausse des prix de l’électricité. Cependant, elle reste prudente quant à ses perspectives d’EBITDA.
Enfin, elle a déclaré que l’augmentation des ventes n’aurait qu’un impact limité sur les bénéfices de base. Notamment car une baisse de sa production nucléaire due à des arrêts de réacteurs l’obligerait à acheter de l’électricité sur les marchés de gros où les prix sont élevés.