Le groupe Électricité de France (EDF) a confirmé la clôture du financement du projet nucléaire Sizewell C au Royaume-Uni, marquant une avancée significative dans la concrétisation de deux nouveaux réacteurs de type EPR (European Pressurised Reactor). L’opération comprend un prêt crédit-export de GBP5bn ($6.35bn) garanti par Bpifrance, la banque publique d’investissement française, et un financement supplémentaire accordé par le National Wealth Fund britannique, pour un montant non précisé.
Ce schéma financier intervient en complément des levées de capitaux précédemment réalisées auprès d’investisseurs institutionnels. Il assure la stabilité économique du projet, dont le coût total s’élève désormais à GBP38bn ($48.19bn), selon les derniers chiffres publiés. EDF a indiqué qu’elle n’effectuera aucun versement à ce stade du financement, en raison du remboursement prévu des frais de développement engagés depuis 2015.
Participation d’EDF et composition du capital
EDF a précisé qu’elle portera sa participation dans Sizewell C à 12,5 %, avec un investissement maximum de GBP1.1bn ($1.4bn) durant la phase de construction. Le reste du capital est réparti entre le gouvernement britannique à hauteur de 44,9 %, La Caisse de dépôt et placement du Québec à 20 %, Centrica à 15 % et le fonds d’investissement britannique Amber Infrastructure à 7,6 %.
Le gouvernement britannique avait validé cet été la décision finale d’investissement dans ce projet, après plusieurs reports et réévaluations budgétaires. Les retards accumulés et la hausse continue des coûts ont conduit à une réorganisation du financement, mobilisant des instruments publics pour garantir sa viabilité.
Effets attendus sur la filière nucléaire et l’approvisionnement énergétique
Les deux réacteurs de Sizewell C devraient produire suffisamment d’électricité pour alimenter environ 6 millions de foyers au Royaume-Uni, selon les projections officielles. Ce projet s’inscrit dans le plan national de remplacement des centrales à charbon, désormais abandonnées dans le pays. EDF affirme qu’une quarantaine de fournisseurs français participeront à la chaîne de production et de génie civil, sans préciser les entreprises concernées.
Le groupe estime par ailleurs que cette mobilisation industrielle contribuera à renforcer les compétences techniques de la filière nucléaire française. EDF considère également que Sizewell C permettra de générer des effets d’échelle favorables à la future construction de six réacteurs EPR2 prévus sur le territoire français.