Le rachat des activités nucléaires de General Electric (GE) par EDF marque un tournant stratégique pour la France. Annoncée en 2022, cette opération vise à renforcer la capacité de production et de maintenance des turbines Arabelle, indispensables aux centrales nucléaires. Ce processus a été retardé par des considérations géopolitiques, notamment l’opposition des États-Unis en raison des liens de GE avec Rosatom, entreprise russe. EDF et GE avaient conclu un « accord d’exclusivité » pour discuter du rachat de GE Steam Power, branche nucléaire du conglomérat américain. Cette acquisition permet à EDF de renforcer sa position sur le marché nucléaire et de sécuriser des emplois dans la filière nucléaire française. Les turbines Arabelle, fabriquées à Belfort, sont essentielles pour les réacteurs nucléaires, y compris le modèle le plus puissant du monde, utilisé dans l’EPR de Flamanville.
Enjeux économiques et industriels
Les turbines Arabelle représentent un atout stratégique pour EDF. En récupérant cette activité, la France renforce sa souveraineté énergétique et sécurise des emplois dans la filière nucléaire. La transaction permettra à EDF de produire des turbines non seulement pour ses propres centrales, mais aussi pour le marché international. Emmanuel Macron a souligné que cette acquisition permettra de produire des turbines pour EDF et pour d’autres clients, renforçant ainsi la rentabilité de l’opération.
La nouvelle a été bien accueillie par les employés de GE à Belfort, bien que des questions subsistent sur la stratégie industrielle à long terme. Les syndicats CGT et CFE-CGC ont exprimé leur soulagement mais attendent des clarifications sur les futurs investissements et la direction stratégique de l’entité.
Perspectives à long terme et impacts internationaux
À long terme, EDF prévoit d’utiliser les turbines Arabelle pour équiper ses nouvelles centrales EPR2 en France, tout en exportant cette technologie à l’international. Les réactions internationales ont été globalement positives, l’Union européenne voyant cette acquisition comme un pas en avant pour la sécurité énergétique du continent. Cette acquisition s’inscrit dans une vision plus large de relance du nucléaire en France, avec jusqu’à 14 nouveaux réacteurs EPR2 prévus.
Emmanuel Macron a indiqué que cette transaction crée des milliers d’emplois dans la filière nucléaire, consolidant ainsi la position de la France comme leader mondial de l’énergie nucléaire. Il a également annoncé que de nouvelles annonces sur le programme nucléaire français seraient faites en fin d’année, rendant la stratégie plus ambitieuse.
Technologie et innovation
Cette acquisition permettra à EDF de bénéficier des dernières innovations technologiques développées par GE, notamment en matière de rendement énergétique et de réduction des émissions de carbone. Les turbines Arabelle sont réputées pour leur efficacité et leur robustesse, ce qui représente un avantage concurrentiel majeur pour EDF dans le paysage énergétique mondial.
L’importance stratégique de cette acquisition ne se limite pas à la production de turbines. Elle représente également un mouvement significatif vers une production énergétique plus durable et respectueuse de l’environnement, renforçant ainsi l’engagement de la France en faveur de la transition énergétique.
La finalisation de cette transaction, dont le montant n’a pas été dévoilé, constitue également une bonne nouvelle pour EDF. Luc Rémont, PDG d’EDF, a souligné que cette nouvelle filiale, Arabelle Solutions, permettra de déployer des technologies et des services de maintenance clés pour EDF et d’autres exploitants nucléaires, en France et à l’international.