L’énergéticien Électricité de France (EDF) et la société OpCore, coentreprise réunissant le groupe iliad et le fonds InfraVia Capital Partners, ont engagé des négociations exclusives pour développer un vaste campus de data centres à haute puissance sur le site de l’ancienne centrale thermique de Montereau-Vallée-de-la-Seine. Ce projet, situé à Vernou-La-Celle-sur-Seine et La Grande-Paroisse, en périphérie sud-est de Paris, représente un investissement total de €4 milliards ($4.31bn).
Un site stratégique pour l’industrie numérique
L’initiative s’inscrit dans la stratégie nationale d’EDF visant à attirer des infrastructures numériques à forte puissance en France. L’énergéticien a lancé en mars 2025 un appel à manifestation d’intérêt proposant des terrains industriels déjà préparés avec des connexions réseau accélérées, dans le but de faciliter l’installation de projets énergivores liés à l’informatique et à l’intelligence artificielle.
En tant que troisième propriétaire foncier industriel du pays, EDF utilise son portefeuille de terrains et son mix énergétique décarboné pour se positionner comme un acteur clé du développement numérique national. La reconversion du site charbonnier fermé en 2004 permet également de s’inscrire dans la dynamique de réindustrialisation portée par l’État.
Opérateurs et financement à long terme
OpCore s’appuie sur deux décennies d’expertise dans la conception, la construction et l’exploitation de data centres. Le groupe iliad apporte son savoir-faire technologique tandis qu’InfraVia assure la capacité d’investissement à grande échelle. Le projet prévoit une mobilisation de la chaîne d’approvisionnement européenne et se donne pour objectif une exemplarité environnementale, notamment par l’optimisation des flux logistiques, une intégration territoriale renforcée et le recours à l’économie circulaire.
La puissance du campus atteindra plusieurs centaines de mégawatts, plaçant l’ensemble parmi les infrastructures numériques les plus importantes du continent. La première phase de mise en service est attendue en 2027, avec la création de plusieurs centaines d’emplois directs et indirects.
Soutien de l’État et enjeux de souveraineté
L’État français soutient le projet via un mécanisme de raccordement rapide destiné aux infrastructures informatiques intensives. Le ministre de l’économie, des finances, de la souveraineté industrielle et numérique, Roland Lescure, a salué un investissement jugé stratégique pour l’indépendance technologique du pays. La ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et des technologies numériques, Anne Le Henanff, a souligné la priorité accordée à la construction de data centres sur le territoire national.
Bernard Fontana, président-directeur général d’EDF, a insisté sur la capacité du groupe à fournir une électricité abondante, fiable et bas-carbone pour accompagner le développement numérique. De son côté, Thomas Reynaud, directeur général du groupe iliad, a évoqué la nécessité de sécuriser les infrastructures numériques européennes. Vincent Levita, directeur général d’InfraVia, a rappelé que l’accès à une énergie décarbonée est désormais une condition indispensable pour les projets industriels à grande échelle.