EDF confrontée à l’État sur le financement nucléaire et les tarifs industriels

Le départ de Luc Rémont révèle des désaccords persistants entre EDF et l’État sur la fixation des prix de l’électricité pour l’industrie et sur les conditions de financement du programme nucléaire.

Partager:

L’éviction de Luc Rémont de la présidence d’Électricité de France (EDF), annoncée le 22 mars, intervient dans un contexte de différends structurels avec l’État, unique actionnaire de l’entreprise. Son successeur pressenti, Bernard Fontana, hérite de plusieurs dossiers stratégiques non résolus portant sur les prix de l’électricité pour les industriels électro-intensifs, les retards du chantier nucléaire et l’absence de cadre définitif pour son financement.

Tarifs industriels : une négociation inaboutie

Depuis novembre 2023, EDF et l’État ont défini un nouveau cadre pour remplacer l’Accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh), dispositif en vigueur jusqu’à fin 2025. Celui-ci autorise EDF à vendre son électricité sur la base d’un prix cible moyen de 70 euros le mégawattheure sur quinze ans, avec un mécanisme de redistribution si les prix dépassent ce seuil.

Ce dispositif prévoit également la signature de contrats à long terme à tarif préférentiel avec les industriels les plus énergivores. Cependant, seules deux entreprises ont finalisé un accord, malgré l’urgence exprimée par l’État et les attentes de l’Union des industries utilisatrices d’énergie (Uniden). Le gouvernement, par la voix d’une source citée le 22 mars, a rappelé que la mise en œuvre de ces engagements fait partie intégrante du mandat du futur président d’EDF.

Relance du nucléaire : incertitudes sur le calendrier

Le programme de construction de six réacteurs de type EPR2, annoncé en février 2022 par l’exécutif, n’a toujours pas fait l’objet d’un chiffrage contractuel. EDF n’a pas remis d’estimation engageante ni sur les coûts ni sur les délais. La première mise en service, initialement prévue en 2035 sur le site de Penly, est désormais repoussée à 2038.

À la suite du Conseil de politique nucléaire du 17 mars, le gouvernement a exigé un suivi renforcé du projet et demandé à EDF de présenter un plan consolidé d’ici fin 2025. L’absence de visibilité sur la répartition des charges financières entre l’entreprise et l’État constitue un frein à la finalisation de cette planification industrielle.

Montage financier : désaccords sur les garanties

Un schéma de financement a été proposé par le Conseil de politique nucléaire, incluant un prêt à taux zéro pendant la durée de construction, accompagné d’un mécanisme de prix garanti. Les discussions engagées sous la direction de Luc Rémont n’ont pas permis de définir les modalités finales.

Selon les éléments rendus publics, l’ancien président d’EDF défendait un élargissement du prêt à l’ensemble de la période de remboursement et une garantie de stabilité fiscale sur les investissements nucléaires. Ces propositions n’ont pas été validées par l’exécutif. Le coût du programme, incluant la dette, pourrait atteindre jusqu’à 100 milliards d’euros. Une décision finale d’investissement est attendue en 2026, échéance jugée critique par les autorités pour lancer les travaux.

La Guyane vise l’autonomie électrique avec une centrale biomasse de 120 MW dès 2026

La Guyane prévoit d’atteindre un mix électrique totalement décarboné d’ici 2027, portée par la construction d’une centrale biomasse et la progression des énergies renouvelables sur son territoire.

Ember : le retard des ambitions nationales freine le triplement mondial des renouvelables

La progression des objectifs nationaux en matière d’énergies renouvelables reste marginale, avec seulement 2% d’augmentation depuis la COP28, menaçant la réalisation du triplement des capacités d’ici 2030 et impactant la sécurité énergétique.

Le rapport du Department of Energy remet en question l’impact économique du CO2 et la portée des politiques climatiques américaines

Un rapport du Department of Energy affirme que les actions américaines sur les gaz à effet de serre auraient un impact mondial limité, tout en soulignant un écart entre les perceptions et les réalités économiques du réchauffement climatique.
en_1140320732540

Le marché des énergies renouvelables MENA atteindra 59,9 milliards USD en 2030 grâce à l’hydrogène et au solaire

Les investissements dans les énergies renouvelables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord devraient atteindre 59,9 milliards USD d’ici 2030, portés par les stratégies nationales, l’essor du solaire, de l’hydrogène vert et de nouveaux projets industriels régionaux.

Demande mondiale d’électricité en forte hausse jusqu’en 2026 malgré les tensions économiques

La demande mondiale d’électricité devrait croître de façon soutenue jusqu’en 2026, tirée par l’essor industriel, les centres de données, la mobilité électrique et la climatisation, avec un apport croissant des renouvelables, du gaz naturel et du nucléaire.

La demande d’électricité atteint 2 362 MW au Kenya, KenGen mise sur les renouvelables

Le Kenya enregistre un record historique de consommation électrique, porté par la progression industrielle et une forte contribution des centrales géothermiques et hydrauliques exploitées par la Kenya Electricity Generating Company PLC.
en_114030072043540

La demande énergétique industrielle européenne atteint un nouveau plancher en 2023

La consommation d’énergie finale du secteur industriel européen a diminué de 5% en 2023, atteignant un niveau inédit depuis trois décennies, avec un rôle croissant des énergies renouvelables dans certains segments clés.

France : RTE lance un débat public autour de 90 milliards € d’investissements réseau

Réseau de transport d’électricité prévoit un plan de modernisation à long terme de ses infrastructures. Un débat public national débutera le 4 septembre pour interroger les modalités, enjeux et conditions de mise en œuvre.

Les députés espagnols rejettent le plan de Pedro Sánchez contre les pannes électriques majeures

Le Parlement espagnol a repoussé le paquet de réformes visant à prévenir une nouvelle méga-panne électrique, plongeant le secteur énergétique national dans l’incertitude et révélant la fragilité de la majorité gouvernementale.
en_114024072056540

L’Australie franchit un cap avec 29 nouveaux projets renouvelables intégrés au marché électrique

Vingt-neuf projets d’énergies renouvelables et de stockage, totalisant 4,4GW, sont désormais pleinement opérationnels sur le marché australien, selon l’AEMO, alors que les contraintes administratives persistent.

Capacité renouvelable record en Australie : le charbon recule, les prix de l’énergie fluctuent

La croissance des énergies renouvelables et des batteries établit de nouveaux records dans le marché australien de l’électricité, sur fond de baisse de la disponibilité du charbon et de fluctuations sensibles des prix de gros. —

Les États-Unis soutiennent l’Argentine dans le litige concernant YPF

Le gouvernement américain a soutenu l'Argentine dans sa demande de suspension temporaire d'une ordonnance de restitution de sa participation dans YPF, un jugement de 16,1 milliards USD devant satisfaire des créanciers.
en_114022072037540

Les États-Unis accordent 15 mois supplémentaires pour le traitement des cendres de charbon

L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis prolonge les délais de conformité pour les opérateurs de centrales à charbon en matière de surveillance des nappes phréatiques et de fermeture des bassins à déchets.

Eskom prévoit 32GW d’énergie renouvelable en Afrique du Sud d’ici 2040

Eskom souhaite accélérer sa transition énergétique via une nouvelle unité dédiée, malgré une dette de 22.03bn USD et des incertitudes tarifaires qui ralentissent les investissements.

Les géants américains investissent massivement pour l’IA et l’énergie en Pennsylvanie

Plusieurs grands groupes américains annoncent près de 90 milliards USD d’investissements pour renforcer les infrastructures énergétiques en Pennsylvanie, destinées à alimenter les centres de données nécessaires au développement rapide du secteur de l’intelligence artificielle.
en_114016072027540

Trump mobilise 92 milliards USD d’investissements privés pour l’IA et l’électricité aux États-Unis

Près de 92 milliards USD seront investis par de grands groupes américains et internationaux dans de nouveaux centres de données et infrastructures énergétiques, en réponse à l’explosion de la demande d’électricité liée à l’essor de l’intelligence artificielle.

Les coupures à Nouakchott exposent les faiblesses du réseau électrique mauritanien

Nouakchott subit depuis plusieurs semaines de longues interruptions de courant, soulignant les limites financières et techniques de la Société Mauritanienne d'Électricité, alors que la Mauritanie ambitionne d'élargir l'accès et de verdir son mix à l'horizon 2030.

Les fonds climatiques multilatéraux réorientent la finance énergétique vers les marchés émergents

Entre 2015 et 2024, quatre fonds climatiques multilatéraux ont engagé près de huit bn USD dans l’énergie propre, attirant les capitaux privés grâce à des conditions concessionnelles, tandis que l’Afrique et l’Asie absorbent plus de la moitié des volumes.
en_114015072043540

Les gouvernements étendent leurs stocks pour couvrir 98 % du pétrole mondial

Le Global Energy Policies Hub montre que les réserves stratégiques, les obligations gazières, la cybersécurité et les politiques sur les minerais critiques s’étendent rapidement, faisant grimper la couverture pétrolière à 98 % des importations mondiales.

Le programme chinois d’échange réduit les factures de climatisation de 943 mn $

Selon un rapport d’Ember, la campagne gouvernementale chinoise d’échange d’appareils pourrait doubler les gains d’efficacité des climatiseurs résidentiels en 2025 et réduire jusqu’à USD943mn de dépenses d’électricité pour les ménages cette année.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres