Ecolectro, entreprise spécialisée dans les technologies d’hydrogène vert, a levé 10,5 millions de dollars lors d’un tour de financement de série A, portant son financement total à 27,7 millions de dollars. Ce financement a été mené par Toyota Ventures, avec la participation de Starshot Capital, DNX Ventures, Banco Popular Impact Fund, et d’autres investisseurs. Les fonds seront utilisés pour développer et déployer à grande échelle leurs électrolyseurs basés sur une membrane échangeuse d’anions (AEM).
Contrairement aux systèmes d’électrolyse traditionnels comme les membranes échangeuses de protons (PEM), la technologie AEM d’Ecolectro se distingue par l’utilisation de matériaux facilement disponibles et recyclables, sans recourir à des métaux rares tels que l’iridium ou à des substances chimiques controversées comme les PFAS. Ces membranes affichent une efficacité de plus de 70 %, en consommant moins de 47,5 kWh par kilogramme d’hydrogène produit, surpassant ainsi les systèmes PEM et alcalins actuellement sur le marché.
Un modèle conçu pour une intégration simplifiée
Les électrolyseurs développés par Ecolectro sont conçus pour produire de l’hydrogène vert directement sur site, réduisant les coûts liés au transport et au stockage. Leur conception modulaire permet aux clients d’adapter progressivement leurs installations en fonction de leurs besoins énergétiques. Cette approche flexible facilite également l’accès aux crédits fiscaux fédéraux et étatiques pour l’hydrogène vert.
Ecolectro a déjà lancé un projet pilote avec Liberty New York Gas dans l’État de New York. Un électrolyseur de 10 kW y a été utilisé pour produire de l’hydrogène intégré au gaz naturel dans le cadre du chauffage commercial. Cette initiative a permis de réduire les émissions de CO2 de 5,5 kg par kilogramme d’hydrogène produit, tout en maintenant un coût inférieur à 2,50 $ par kilogramme, dépassant les objectifs fixés par le Département de l’Énergie des États-Unis pour 2030.
Des perspectives d’industrialisation
Grâce à ce financement, Ecolectro prévoit de développer des électrolyseurs de 250 à 500 kW et de 1 à 5 MW, avec des prototypes en phase de test dès l’année prochaine. Ces systèmes ciblent des secteurs difficiles à décarboner, tels que la chimie, l’aviation et la sidérurgie. L’objectif est de réduire les coûts de production d’hydrogène à moins de 1,35 $ par kilogramme d’ici 2030, tout en garantissant une disponibilité commerciale dès 2025.
« Les électrolyseurs AEM ouvrent la voie à une adoption massive de l’hydrogène vert, en levant des barrières économiques et technologiques qui freinaient jusqu’à présent son développement », a déclaré Lisa Coca, partenaire chez Toyota Ventures et membre du conseil d’administration d’Ecolectro.