E-carburants: Les Limites À Leur Développement

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Après avoir analysé la capacité théorique des E-carburants à réduire les émissions carboniques du secteur des transports, analysons les difficultés auxquelles font face les E-carburants empêchant ce déploiement rapide dans le secteur des transports, notamment maritime et aérien.

 

Les E-carburants sont très gourmands en énergie

Une très forte dépendance à l’électricité

Actuellement, les E-carburants consomment une quantité très importante d’électricité avant leur commercialisation. L’électrolyse de l’eau, notamment, consiste à utiliser un puissant courant électrique afin de décomposer l’eau en gaz. De même, des unités de capture du CO2 (CSS) sont parfois nécessaires afin de rendre la production totalement neutre en carbone. Résultat, les besoins en électricité atteignent des chiffres colossaux en cas d’adoption très large de ce type de carburant.

En Europe, la substitution des énergies fossiles par les électro-carburants nécessiterait une multiplication par 1,5 de la production totale d’électricité. Autant dire qu’il s’agit d’un véritable défi, non seulement en matière de génération d’électricité mais également pour les réseaux électriques.

La nécessité de s’alimenter en énergie bas-carbone

Ces besoins très importants en électricité sont d’autant plus problématiques que les électro-carburants devront s’alimenter en énergie bas-carbone. En effet, si l’électricité provenait des énergies fossiles, ces carburants perdraient tout intérêt en matière de décarbonation du transport. Or, si l’on s’appuie sur le mix électrique actuel, ces carburants émettraient davantage d’émissions de CO2 que les carburants classiques.

La difficulté consistera dès lors à augmenter très fortement la génération d’électricité issue des énergies renouvelables (EnR). Cela posera des problèmes en matière de conflit d’usage avec les consommateurs finaux et de disponibilité des terres. À noter que les surplus de production liés à l’intermittence des EnR ne peuvent suffire à alimenter les électrolyseurs.

 

L’importance de l’eau dans la production des E-carburants

L’eau, ressource centrale de l’électrolyse

En plus des besoins en électricité, la fabrication des E-carburants repose sur l’utilisation intensive de ressources hydriques. L’électrolyse a besoin notamment de beaucoup d’eau afin de transformer l’électricité en gaz ou en liquide. Cela crée d’importantes compétitions d’usage avec l’agriculture et même avec les consommateurs finaux dans des pays subissant des stress hydriques.

Pour donner un ordre d’idée, on estime à 1,4 litre d’eau la quantité nécessaire pour produire 1 litre d’électro-carburant. À cela, il faut ajouter la quantité d’eau consommée afin de refroidir les panneaux solaires pouvant alimenter l’électrolyse. En conséquence, la diminution probable des réserves hydriques due au réchauffement climatique pourrait constituer un frein puissant aux électro-carburants.

Un manque d’alternatives à l’électrolyse de l’eau

Afin de contourner l’obstacle du manque d’eau, des alternatives existent à l’électrolyse. Ainsi, la technique du « methane splitting » fait figure de candidate intéressante de substitution. Son intérêt consiste à consommer moins d’eau et près de 5 fois moins d’énergie que la méthode de l’électrolyse.

Son problème réside néanmoins dans l’utilisation de gaz naturel dans le processus de production. Afin de rester neutre en carbone, des unités supplémentaires de capture de CO2 devront être installées, faisant augmenter les prix. En conséquence, l’électrolyse de l’eau reste encore aujourd’hui la principale méthode utilisée afin de fabriquer les électro-carburants.

 

La question de la compétitivité

3 à 4 plus chères que les hydrocarbures classiques

Le développement des E-carburants se trouve donc entravé par des questions d’accès à l’électricité bas-carbone et aux ressources en eau. Cependant, l’obstacle principal de l’adoption à grande échelle de ces carburants reste avant tout lié à leur prix. Aujourd’hui, les électro-carburants ne peuvent être compétitifs face aux carburants classiques sans une tarification importante du carbone. Un soutien des pouvoirs publics est également nécessaire pour s’assurer d’une réduction de l’écart de compétitivité.

D’après l’Institut de recherche sur l’environnement de Stockholm, le prix des électro-carburants reste encore beaucoup trop élevé. L’institut estime à 120 USD$ par MWh, le prix le plus bas pour ces carburants. Or, l’équivalent de ce prix pour les énergies fossiles n’est que de 40 USD$ selon ce même institut. De fait, les électro-carburants ont un prix trois à quatre fois supérieur aux carburants classiques.

L’électricité et l’électrolyseur comme principaux facteurs de coûts

Cette différence de compétitivité s’explique par le poids de l’électricité et des électrolyseurs dans le coût global de production. L’électricité est particulièrement problématique du fait du faible facteur de charge des parcs éoliens et solaires. En l’occurrence, l’intermittence des EnR signifie de fortes variations de prix avec des pics aux heures de pointe. Dans ces conditions, les producteurs d’électro-carburants se voient confrontés à des coûts supplémentaires afin d’assurer l’électricité de manière continue.

Le second facteur de coût concerne, quant à lui, l’ensemble des dépenses liées aux électrolyseurs, notamment les piles de cellules. Ces dernières représentent près de 50% du coût total d’un électrolyseur. À cela il faut ajouter l’intermittence des EnR favorisant l’utilisation des électrolyseurs PEM plus coûteux, au détriment des électrolyseurs alcalines. Ces derniers possèdent également le grand désavantage d’avoir des coûts de maintenance élevés en raison d’effets corrosifs importants.

Par conséquent, la réduction des coûts d’électrolyse sera absolument primordiale pour garantir le développement des E-carburants dans les prochaines années. Déjà, le coût de l’électricité bas-carbone a atteint des niveaux extrêmement bas dans certaines régions du monde. De même, le coût des électrolyseurs a diminué de 20% ces dernières années tiré par la demande chinoise. Cependant, une adoption large des électro-carburants reste encore peu probable du fait des besoins colossaux en électricité et en eau.

En somme, si les E-carburants possèdent des avantages incontestables en matière de décarbonation de secteurs au coût d’abattement élevé, les besoins énergétiques qu’ils induisent font craindre, actuellement, une fausse bonne idée pour la transition énergétique. Néanmoins, ce sont des carburants facile à stocker et à transporter, et qui plus est, malgré leur coût, susceptible de réduire l’impact des carburants sur le réchauffement climatique. Surtout, leur principal avantage consiste en leur compatibilité avec les infrastructures existantes réduisant ainsi le coût de la transition énergétique.

L’Inde vise $68bn d’investissements japonais pour dynamiser gaz et hydrogène

New Delhi sollicite $68bn d’investissements japonais pour accélérer ses projets gaziers, développer l’hydrogène et renforcer ses capacités d’importation de GNL dans un contexte d’ouverture accrue aux capitaux étrangers.

Technip Energies livrera trois bras marins électriques pour Northern Lights phase 2

Technip Energies renforce son rôle dans le projet Northern Lights en Norvège en fournissant des équipements marins électriques destinés au transfert de CO2 liquéfié sur le terminal de Øygarden.

Plus de 500 représentants du captage de CO2 recensés à la COP30

Une ONG a identifié 531 participants liés aux technologies de captage et stockage du carbone lors de la COP30, illustrant l’intérêt stratégique croissant de l’industrie pour ce levier technique dans les négociations climatiques.
en_11401771135540

La neutralité carbone atteindra $27.22bn en 2035, tirée par l’Asie

Porté par la demande croissante de la Chine et de l’Inde, le marché mondial de la neutralité carbone devrait croître de 7.3 % par an jusqu’en 2035, avec des investissements soutenus dans les technologies de captage.

Berlin fixe un tarif subventionné de 0,05 €/kWh pour l’industrie lourde jusqu’en 2028

L’Allemagne introduira un tarif électrique plafonné pour ses industries les plus consommatrices, visant à préserver leur compétitivité face aux coûts énergétiques élevés.

France : Sylvain Waserman défend l’Ademe face aux critiques sur son efficacité et sa légitimité

Sous pression politique, l’Ademe est visée par des propositions de suppression. Son président rappelle le rôle de l’agence et justifie la gestion des 3,4 milliards d’euros opérés en 2024.
en_1140131131540

Le Japon vise une capacité de captage carbone de 12,5 Mtpa d’ici 2035 malgré des obstacles transfrontaliers

Le Japon prévoit de multiplier par trente sa capacité de captage, utilisation et stockage du carbone d’ici 2035, mais la dépendance à des infrastructures transfrontalières risque de ralentir l’atteinte des objectifs gouvernementaux.

La croissance solaire et éolienne absorbe toute la hausse mondiale de la demande

La production solaire et éolienne a dépassé l’augmentation de la demande mondiale d’électricité sur les trois premiers trimestres de 2025, entraînant une stagnation de la production fossile selon les dernières données disponibles.

La Malaisie accélère sa fiscalité carbone pour sécuriser sa compétitivité industrielle

Le gouvernement malaisien prévoit l’introduction d’une taxe carbone et renforce ses partenariats régionaux afin de stabiliser son industrie face aux régulations internationales émergentes.
en_1140131153540

E.ON alerte sur l’incertitude entourant la réforme allemande des revenus des réseaux

E.ON met en garde contre le nouveau cadre réglementaire allemand qui pourrait freiner la rentabilité des investissements dans les réseaux électriques à partir de 2029.

Panne géante en République dominicaine : 85 % du réseau toujours hors service

Un black-out majeur a paralysé l’approvisionnement électrique en République dominicaine, affectant les transports, le tourisme et les infrastructures dans tout le pays. Les autorités affirment que la reprise se fait progressivement malgré un impact étendu.

Le Vietnam renforce sa politique énergétique pour accélérer sa transition bas-carbone

Le Vietnam consolide son cadre réglementaire et financier pour décarboner son économie, structurer un marché carbone national et attirer des investissements étrangers dans sa stratégie énergétique à long terme.
en_1140121127540

La BERD injecte $40mn dans Infinity Power pour accélérer son expansion en Afrique

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement renforce son engagement dans les renouvelables en Afrique, en soutenant l’expansion solaire et éolienne d’Infinity Power au-delà de l’Égypte.

Gavin Newsom tente de repositionner la Californie comme acteur autonome face au repli américain

Le gouverneur Gavin Newsom s’est rendu au sommet COP30 à Belém pour défendre la Californie comme partenaire stratégique, en s’écartant de la ligne fédérale et en misant sur le poids économique de son État.

Pékin ouvre les grands projets énergétiques aux capitaux privés pour relancer l’investissement

Les autorités chinoises autorisent une participation accrue des entreprises privées dans les projets énergétiques stratégiques, notamment le nucléaire, l’hydroélectricité et les réseaux de transmission, afin de redynamiser un investissement intérieur en perte de vitesse.
en_1140111151540

PETRONAS devient un acteur clé du stockage carbone et étend ses activités au Suriname

PETRONAS obtient le premier permis CCS en Malaisie et renforce sa présence amont au Suriname, articulant une stratégie intégrée entre captage de CO₂ et exploration offshore à coûts maîtrisés.

L’Afrique du Sud réforme ses règles pour accélérer les projets de transmission électrique

Un nouveau cadre réglementaire entre en vigueur pour structurer la planification, la passation de marchés et la gestion des infrastructures de transport d’électricité, visant à accroître la fiabilité du réseau et attirer les investissements privés.

L’Union africaine appelle à débloquer les financements d’adaptation avant la COP30

À la veille de la COP30, l’Union africaine dénonce le retard des flux financiers d’adaptation et rappelle la responsabilité historique des pays industrialisés dans l’équilibre climatique mondial.
en_1140101136540

L’efficacité énergétique mondiale ralentit à 1,8 % en 2025, loin de l’objectif de la COP28

La progression de l’efficacité énergétique mondiale reste en deçà des engagements pris à Dubaï, freinée par la demande industrielle et des politiques publiques insuffisamment adaptées aux innovations technologiques.

Le Pérou mise sur les marchés carbone avec son engagement climatique NDC 3.0

Le gouvernement péruvien annonce un objectif d’émissions à 179 millions de tonnes d’ici 2035, intégrant les outils de marché carbone et les transferts internationaux pour atteindre sa cible climatique.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.