Le groupe énergétique britannique Drax prévoit de réaffecter une partie de son site historique de production de charbon dans le Yorkshire en un centre de données de 100 mégawatts, dont la mise en service est envisagée pour 2027. L’entreprise a précisé qu’elle préparerait prochainement une demande de permis de construire pour cette première phase, qui s’inscrit dans une stratégie visant à optimiser l’usage de ses actifs existants.
Jusqu’à £2bn d’investissements prévus
Drax a indiqué qu’un budget maximal de £2bn ($2.52bn) pourrait être consacré à des investissements supplémentaires sur la période à venir, principalement orientés vers les infrastructures flexibles et les énergies renouvelables. Le groupe, coté à Londres, prévoit de tirer parti de ses connexions au réseau électrique national déjà en place pour faciliter l’intégration du centre de données dans l’écosystème énergétique britannique.
La reconversion du site intervient alors que Drax fait l’objet d’une attention croissante de la part des régulateurs et des responsables politiques. Le gouvernement britannique a annoncé une réduction de moitié des subventions versées à Drax d’ici 2027, en lien avec les controverses entourant l’utilisation de biomasse importée. Drax avait récemment signé un nouvel accord de subvention imposant des limitations plus strictes sur ce mode de production.
Des performances soutenues malgré la pression réglementaire
Dans une mise à jour financière, Drax a indiqué s’attendre à un bénéfice ajusté pour 2025 situé dans le haut de la fourchette des estimations, entre £892mn ($1.12bn) et £909mn ($1.14bn), en raison de la performance robuste de ses activités de production flexible, de biomasse et de granulés. Le groupe a souligné qu’il avait sécurisé des ventes d’électricité sous contrat pour un montant de £2.3bn ($2.9bn) jusqu’au premier trimestre 2027, incluant la biomasse, le stockage par pompage et les installations hydroélectriques.
Le directeur général de Drax Group, Will Gardiner, a déclaré que l’entreprise visait à générer environ £3bn ($3.78bn) de flux de trésorerie disponibles entre 2025 et 2031. Ces fonds pourraient soutenir des investissements dans la sécurité énergétique, les centres de données et les technologies énergétiques flexibles.
Une stratégie sous tension dans un climat de controverse
Drax fait actuellement l’objet d’une enquête de la Financial Conduct Authority (FCA) au sujet de ses approvisionnements en granulés de bois. En 2024, le groupe avait été sanctionné par le régulateur Ofgem à hauteur de £25mn ($31.5mn) pour des manquements dans la déclaration des données de durabilité.
Des critiques persistantes ont émané de certains investisseurs, dont le fondateur du fonds Moore Capital, Louis Bacon, qui avait qualifié Drax de « calamité environnementale et éthique ». Les critiques visent principalement les allégations de production d’énergie renouvelable par combustion de biomasse importée.
Malgré ces tensions, les actions de Drax ont progressé de 1.91 % jeudi, atteignant 775.50p, soit une hausse de plus de 20 % sur les douze derniers mois.