Le groupe pétrolier norvégien DNO, un des principaux producteurs de pétrole au Kurdistan d’Irak, a annoncé jeudi avoir redémarré la production sur un de ses gisements dans la région, fermé en mars à cause du gel des exportations imposé par la Turquie.
Champ pétrolier Tawke : Évolution des exportations et impact des décisions judiciaires
Le dossier du pétrole empoisonne de longue date les relations entre les autorités de Bagdad, celles du Kurdistan d’Irak, région autonome du nord du pays, et la Turquie voisine. Le champ Tawke a repris sa production le mois dernier et pompe aujourd’hui en moyenne 40.000 barils par jour (bp/j), a indiqué DNO à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers trimestriels.
En mars, la compagnie avait annoncé l’arrêt planifié de sa production sur ses gisements Tawke et Peshkabir qui ont produit en moyenne 107.000 bp/j en 2022, soit à l’époque un quart des exportations de brut du Kurdistan d’Irak. Mais, après avoir fait cavalier seul des années durant pour exporter du pétrole via la Turquie, le Kurdistan irakien a dû se plier fin mars à une décision du tribunal arbitral de la Chambre de commerce internationale à Paris en faveur de Bagdad quant à la gestion de ce pétrole.
Après ce verdict, la Turquie avait en effet cessé le transit sur son territoire via oléoduc du pétrole kurde. La moitié du pétrole produit sur Tawke est aujourd’hui livrée au gouvernement régional du Kurdistan et l’autre moitié à des compagnies de négoce locales et expédiée par camion-citerne, a expliqué DNO. Les prix de vente sont variables et moitié moindres en moyenne qu’avant la fermeture du gisement « mais les paiements sont effectués rapidement et directement à DNO », a aussi fait valoir le groupe. Le gisement de Peshkabir reste quant à lui fermé. Deuxième pays de l’Opep, l’Irak exporte en moyenne 3,3 millions de barils de brut par jour.