Le développement responsable de l’éolien est l’un des cheval de bataille de la ministre de la Transition Écologique française Barbara Pompili. Cette dernière vient en ce sens de proposer un plan d’action en 10 mesures.
Développement responsable de l’éolien : « il n’y a pas d’alternative »
De prime abord, la ministre de la Transition écologique rappelle que les énergies fossiles représentent encore 2/3 du mix énergétique français. Elle rappelle aussi que la demande en électricité devrait croître de 20% dans les 10 ans. Il y a donc un risque d’effet ciseau : que les besoins futurs ne soient pas couvert par les capacités actuelles.
Par conséquent, la constitution d’un mix décarboné est indispensable. En ce sens, opposer renouvelable et nucléaire n’a aucun sens insistent d’une voix Barbara Pompili et Nicolas Wolff, président de France Énergie Eolienne. « La France est capable de marcher sur ses deux jambes pour lutter contre le réchauffement climatique » ajoute-t-il.
En revanche, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires n’aurait d’effet sur le mix électrique que d’ici à 10 à 15 ans déclare la ministre. La solution relèverait donc du développement rapide des énergies renouvelables pour assurer la transition du mix énergétique.
« Il n’y a pas d’alternative. Ceux qui disent le contraire font preuve de légèreté et de malhonnêteté intellectuelle », insiste-t-elle.
10 mesures pour les territoires
Pour un développement maitrisé et responsable de l’éolien sur les territoires, la ministre annonce ainsi 10 mesures. L’objectif est de faire en sorte que le développement de l’éolien soit sûr, bon marché et effectué en concertation avec les collectivités locales. Les six premières mesures sont ainsi relatives au cycle de vie des éoliennes.
Le plan d’action consacre ses trois premières mesures à la mise en place d’un haut niveau d’exigence environnementale pour l’installation des nouveaux parcs. Cela consiste, entre autres, en la définition d’une cartographie de zones propices au développement.
La ministre dévoile également trois autres mesures relatives à la gestion de l’impact des parcs existants. Deux mesures relèvent de la réduction des pollutions lumineuses et sonores. Elle affirme que les acteurs du secteur travaillent au développement de nouvelles technologies en ce sens. La troisième mesure porte sur la restitution des sols et le recyclage d’éoliennes après leur fin de vie.
Intégrer les citoyens au développement éolien
Pompili insiste : « l’implantation d’un parc ne doit pas être subi, mais voulue par les territoires ». Le ministère et les représentants de la filière préconisent en ce sens quatre mesures. En premier lieu, une consultation obligatoire des maires avant le lancement de projet. Les collectivités doivent ainsi définir le meilleur mix pour leur territoire.
En deuxième lieu, le plan propose la mise en place de comités régionaux de l’énergie. L’objectif étant de favoriser la co-construction des parcs entre les autorités et les riverains. Cela pourrait s’accompagner de tarifs électriques vert préférentiels pour les riverains et les entreprises locales.
En troisième lieu, le plan préconise un soutien au développement des projets citoyens. Une feuille de route sera dévoilée en ce sens lors des 2èmes Assises des énergies renouvelables citoyennes prévues le 8 novembre 2021. Enfin, le ministère révèle la création d’un fond de sauvegarde du patrimoine naturel et culturel. Celui-ci sera doté de 35 à 40 millions d’euros par an. Nicolas Wolff s’engage à ce que ce fond voit le jour avant l’été 2022.
À l’approche des élections présidentielles de 2022
En somme, l’accent est mis sur le respect des territoires et la concertation avec les riverains. Le gouvernement semble vouloir responsabiliser les collectivités territoriales dans la définition d’un mix décarboné. L’objectif est « de regarder au cas par cas ». La ministre rappelant que « la France à l’une des législations les plus renforcées d’Europe en matière de respect du patrimoine et des paysages ».
« Le temps des postures doit cesser, le temps des décisions doit aujourd’hui prévaloir » martèle Nicolas Wolff.
Le sujet des énergies sera ainsi au cœur de la campagne présidentielle de 2022. La conférence de presse fut en ce sens l’occasion d’annoncer la publication jeudi 7 octobre 2021 d’un nouveau sondage IFOP sur la perception qu’ont les français de l’éolien.