L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé la présence de particules d’uranium d’origine anthropique dans un échantillon environnemental prélevé sur un site syrien suspecté d’être lié à un ancien projet nucléaire non déclaré. Ce site est associé à une installation située à Deir al-Zor, détruite par une frappe aérienne israélienne en 2007.
Selon un rapport confidentiel adressé aux États membres, l’analyse menée par l’AIEA a révélé que l’uranium retrouvé avait été traité chimiquement, ce qui indique une origine industrielle. Bien que les particules soient qualifiées de « naturelles », signifiant qu’elles n’ont pas été enrichies, leur présence reste incompatible avec les explications précédemment fournies par les autorités syriennes.
Progrès limités dans une enquête ouverte depuis plus d’une décennie
Depuis 2011, l’AIEA considère qu’il est « très probable » que l’installation détruite à Deir al-Zor ait été un réacteur nucléaire non déclaré. Damas avait toujours maintenu qu’il s’agissait d’un site militaire conventionnel. L’agence n’avait pas obtenu d’accès régulier au site ni à d’autres emplacements connexes jusqu’à une relance récente de la coopération avec les nouvelles autorités syriennes.
Dans le cadre de cette reprise d’activités, des échantillons ont été prélevés en 2024 sur trois sites distincts « probablement liés sur le plan fonctionnel » à Deir al-Zor. C’est sur l’un de ces emplacements que les particules ont été détectées. L’origine exacte de ces traces d’uranium reste toutefois indéterminée, et aucun lien direct n’a encore été établi avec des activités de production nucléaire non déclarée.
Accès partiel autorisé, évaluation toujours en cours
En juin, l’AIEA a reçu l’autorisation de retourner sur le site concerné pour effectuer des prélèvements environnementaux supplémentaires. Lors d’une rencontre ce même mois entre le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, et le président syrien Ahmed al-Sharaa, la Syrie s’est engagée à coopérer pleinement avec l’agence, notamment en facilitant l’accès à Deir al-Zor pour des inspections et des entretiens avec d’anciens responsables.
L’agence prévoit de poursuivre ses analyses sur les autres sites inspectés et d’évaluer les résultats avant de tirer des conclusions définitives. À ce stade, aucune preuve d’un programme nucléaire actif n’a été présentée, mais les vérifications en cours devraient permettre de clore ce dossier ouvert depuis plus de quinze ans.
« Une fois ce processus achevé et les résultats évalués, une occasion se présentera de clarifier et de résoudre les questions en suspens concernant les anciennes activités nucléaires syriennes », a déclaré l’agence dans son rapport.