Le réseau d’experts sur les énergies renouvelables REN21 publie un rapport alarmant le 4 avril 2024, depuis Paris. Rana Adib, directrice exécutive de REN21, pointe du doigt l’augmentation de la consommation des combustibles fossiles et la hausse des émissions mondiales liées à l’énergie. En dépit de l’accord de la COP28 à Dubaï pour tripler la capacité des renouvelables d’ici 2030, les émissions de CO2 ont progressé de 1,1% en 2023, atteignant un niveau record.
Capacités renouvelables insuffisantes
Malgré un « nouveau record » avec 473 GW de nouvelles capacités de production d’électricité renouvelable en 2023, les experts de REN21 jugent ce chiffre bien en deçà des 1.000 GW annuels nécessaires pour répondre aux engagements mondiaux en matière de climat et de développement durable. La transition vers les énergies propres peine à remplacer le charbon, le pétrole, et le gaz au rythme requis pour faire face à l’urgence climatique.
Augmentation de la demande d’énergie et dépendance aux fossiles
Entre 2012 et 2022, l’utilisation des énergies renouvelables a augmenté de 58%, tandis que la demande globale d’énergie s’est accrue de 16%, principalement satisfaite par les énergies fossiles. Le charbon, le pétrole, et le gaz fossile ont ensemble contribué à environ 65% de la croissance de la consommation d’énergie durant cette période, mettant en évidence la dépendance continue aux sources d’énergie polluantes.
Le financement de la transition climatique
Le rapport met en avant le problème critique du financement de la transition et de l’adaptation climatiques, surtout pour les pays en développement où les coûts des projets renouvelables sont nettement plus élevés, avec un coût du capital pouvant atteindre 10%, contre moins de 4% dans les pays développés. Cette situation est exacerbée par un système financier mondial qui défavorise les pays moins avancés, constituant un obstacle majeur à une transition équitable.
Goulets d’étranglement et infrastructures inadéquates
REN21 identifie également d’importants goulets d’étranglement, tels que les retards dans l’octroi des autorisations et le raccordement des projets renouvelables aux réseaux. À l’échelle mondiale, 3.000 GW de projets d’énergie renouvelable sont restés sous-développés en 2023, en raison d’une infrastructure de réseau inadéquate, d’un financement insuffisant, et de retards dans l’octroi des permis.
Le rapport de REN21 illustre les défis significatifs que rencontre la transition vers les énergies renouvelables, soulignant l’urgence de surmonter les obstacles financiers, réglementaires, et infrastructurels pour atteindre les objectifs climatiques et de développement durable mondiaux. La prochaine COP29 en Azerbaïdjan se profile comme une opportunité cruciale pour adresser ces enjeux et renforcer l’engagement international en faveur d’une transition énergétique accélérée et équitable.