Un groupe d’individus armés a attaqué dimanche un chantier de construction de la centrale hydroélectrique Rucalhue, situé à environ 550 kilomètres au sud de Santiago du Chili, incendiant des dizaines de véhicules et équipements industriels. Le site est développé par Rucalhue Energia Spa, filiale de China International Water and Electric Corporation (CWE), pour un coût estimé à 350 mn $.
Selon les déclarations du chef de la police chilienne, Renzo Miccono, les assaillants ont contraint les agents de sécurité à quitter les lieux sous la menace avant de mettre le feu à 45 camions et à cinq engins de terrassement. Deux agents ont été blessés lors de l’intervention. Le chantier, établi le long du fleuve Biobio, fait l’objet de contestations locales, notamment de la part de communautés autochtones opposées à son impact environnemental.
Condamnation officielle et demande de protection
Le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine a fermement condamné l’attaque et sollicité des garanties de sécurité de la part du gouvernement chilien. Le porte-parole Guo Jiakun a déclaré lors d’un point de presse que la Chine souhaitait coopérer étroitement avec les autorités chiliennes pour assurer la sécurité des projets d’infrastructure et de leurs personnels sur le territoire.
Du côté chilien, le ministre de la Sécurité, Luis Cordero, a qualifié l’incident d’acte terroriste, sans toutefois fournir d’indications sur l’identité ou les motivations précises des assaillants. Il s’est engagé à renforcer la présence sécuritaire dans les zones à risque et à poursuivre les auteurs de l’attaque.
Tensions croissantes autour des projets énergétiques étrangers
La centrale hydroélectrique Rucalhue s’inscrit dans une série de projets énergétiques étrangers au Chili visant à diversifier les sources d’approvisionnement électrique du pays. Toutefois, la multiplication des incidents de sabotage et d’opposition communautaire soulève des inquiétudes croissantes concernant la sécurité des investissements étrangers dans les infrastructures critiques.
L’opposition à ces projets, souvent motivée par des préoccupations locales, est susceptible d’affecter les délais de livraison et d’augmenter les coûts opérationnels. Les autorités n’ont pas encore annoncé de suspension des travaux, mais l’incident pourrait entraîner une réévaluation des dispositifs de sécurité sur l’ensemble des projets énergétiques étrangers actifs dans la région.