Un groupe de 85 scientifiques a officiellement critiqué l’évaluation climatique publiée par le département de l’Énergie des États-Unis, estimant que le rapport ne répond pas aux critères fondamentaux d’intégrité scientifique. Cette réponse, transmise à l’administration américaine à la date limite des commentaires publics, s’inscrit dans un contexte de remise en question des réglementations environnementales fédérales.
Des auteurs sélectionnés sans pluralité scientifique
Le rapport initial, rédigé par cinq chercheurs sélectionnés par le secrétaire à l’Énergie Chris Wright, a été accusé de ne pas refléter l’état actuel des connaissances en matière de climat. Les scientifiques signataires du contre-examen, dirigé par Andrew Dessler de la Texas A&M University et Robert Kopp de la Rutgers University, affirment que les membres de ce groupe de travail ont été choisis pour défendre une ligne politique spécifique, sans prise en compte d’une pluralité de points de vue scientifiques.
Les signataires dénoncent également le fait que le rapport du département de l’Énergie s’appuie sur des recherches discréditées, interprète de manière erronée d’autres publications et n’a fait l’objet d’aucun processus de relecture par les pairs, contrairement aux standards habituels en matière de publications scientifiques.
Des procédures en décalage avec les standards internationaux
À titre de comparaison, les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de l’évaluation nationale américaine sur le climat mobilisent plusieurs milliers de contributeurs et intègrent des revues indépendantes successives. Ces travaux sont généralement considérés comme les références institutionnelles en matière de climat.
Le rapport critiqué a été publié en juillet, accompagné d’un commentaire du secrétaire Chris Wright, affirmant qu’il souhaitait encourager un débat plus large sur la question climatique. Il a déclaré que les conclusions du rapport différaient de la “narration dominante” et reflétaient, selon lui, “l’état réel” de la science climatique actuelle.
Un rapport orienté vers des objectifs politiques
Pour les scientifiques opposés à ce document, il ne s’agirait pas d’une synthèse objective mais d’un outil destiné à appuyer des décisions politiques prédéterminées. La chercheuse Andra Garner, qui a participé à la rédaction de la réponse, a estimé que le rapport “met en avant des opinions obsolètes et individuelles au détriment du consensus scientifique”.
À la veille de la clôture de la période de commentaires publics, le département de l’Énergie aurait déjà reçu plus de 2 000 réactions sur le document en question. Aucun calendrier officiel n’a été communiqué quant à une éventuelle révision ou validation finale du rapport.